Le président de la République, Félix Tshisekedi a réuni samedi dernier à la cité de l'OUA, sa famille politique de l'union sacrée de la nation, quelques heures après son tête-à-tête avec son homologue du Congo, Denis Sassou Nguesso. S'adressant avec timidité, le chef de l'État a dressé un bilan négatif de sa plate-forme politique, composée en majorité de Kabilistes transfuges.
«En créant cette union sacrée, ma vision était qu'elle n'allait pas d'abord se comporter comme tous ceux qu'on a vus comme regroupements avant cela dans l'histoire de notre pays. Je voulais qu'on se distingue, que nous ayons une attitude différente de ce qu'on a toujours ici; une attitude altruiste, tournée vers l'intérêt de notre peuple », rappelle-t-il.
Sans mâcher ses mots, Tshisekedi, revenant sur son appel de fin 2020, qui n'était pas celui «de partage des privilèges mais à construire ensemble ce pays », a invité tous ceux qui ne voient les choses de la même manière que lui de quitter. «Celui qui estime que cette voie que j’ai choisie ne lui plaît pas, n’a qu’aller ailleurs», dit-il en Lingala.
Peu avant sa sortie officielle en avril 2023 au stade des Martyrs, Christophe Mboso, alors président de l'assemblée nationale, affirmait qu'il était temps de démontrer à la face du monde l'existence de l'union sacrée au travers des faits et actions. À l'en croire, une fois la charte signée, tous les membres devraient se mettre au travail pour améliorer la vie de la population. Lors de la sortie officielle, le 22 avril de la même année, Judith Suminwa, l'ancienne ministre du plan aujourd'hui première ministre, se confiait à ACTUALITÉ.CD pour présenter l'union sacrée comme cette force politique pouvant amener le pays à faire face à ses différents défis.
Se disant plusieurs fois bloqué par le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, avec lequel il était en coalition après les élections de décembre 2018, Félix Tshisekedi avait, en décembre 2020, mis fin à cette alliance que plusieurs observateurs qualifiaient de « contre nature ». D'où son appel à mettre sur pied l'union sacrée, appel auquel presque tous les caciques de l'ancien régime avait répondu favorablement. Mais en cheminant, quelques membres ont, pour diverses raisons, claqué la porte de cette plateforme. À l'instar de Moïse Katumbi, président de l'Ensemble, qui s'inquiétait de l'absence d'une vision claire de l'union sacrée.
Samyr LUKOMBO