ONU : candidate au poste de membre non permanent, la RDC entend notamment apporter son expérience dans la réforme des opérations de maintien de la paix

Thérèse Kayikwamba au milieu de Bintou Keita, cheffe de la Monusco et de  Rachid Agassim, ambassadeur du Royaume du Maroc en RDC et doyen des ambassadeurs accrédités au pays
Thérèse Kayikwamba au milieu de Bintou Keita, cheffe de la Monusco et de Rachid Agassim, ambassadeur du Maroc en RDC et doyen des ambassadeurs accrédités au pays

La République Démocratique du Congo a officiellement lancé, ce mercredi 18 décembre, à Kinshasa, sa campagne pour un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations-Unies pour la période 2026-2027. La cérémonie s'est déroulée en présence des diplomates accrédités en RDC.

Prenant la parole à cette occasion, la ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, Coopération Internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, a dévoilé les perspectives de cette nouvelle candidature qui a pour objectif de restaurer la place de la RDC sur la "scène internationale".

"En effet, le retour de la RDC au Conseil de sécurité des Nations-Unies ouvrira de nouvelles perspectives de coopération et d'échanges multilatéraux. Ceux-ci permettront non seulement de maximiser sa contribution à l'atteinte des ODD mais également de renforcer sa participation à la définition et à la mise en œuvre du nouvel agenda pour la paix afin d'influencer grâce à son potentiel diversifié et une expérience unique le débat sur la réforme des opérations de maintien de la Paix ainsi que la réforme du système de sécurité collective des Nations-Unies ", a expliqué la cheffe de la diplomatie congolaise.

En plus, la RDC entend mettre à contribution son potentiel sur le plan environnemental.

"À ce titre, la RDC entend mettre à la disposition du Conseil son expérience dans le renforcement des mécanismes de résolution des conflits notamment par l'amélioration des systèmes de médiation et de résolution des conflits pour prévenir les guerres et les tensions internationales et en outre à l'heure du réchauffement climatique, l'engagement de la RDC sur cette question cruciale est un autre avantage que l'on peut tirer de l'expérience d'un pays qui apporte une contribution très précieuse à l'action climatique mondiale et qui s'impose aujourd'hui comme pays solution tout en générant des revenus pour renforcer sa propre résilience et maintenir une croissance durable à faible émission de carbone ", a indiqué la diplomate.

Selon Thérèse Kayikwamba Wagner, les femmes auront un rôle crucial à jouer durant le mandat de la RDC.

" La RDC reconnaît également le rôle stratégique des femmes dans la prévention et le règlement des conflits ainsi que dans les initiatives de consolidation de la paix. C'est pour cela qu'elle veillera pendant son mandat au conseil de sécurité à ce que les dispositions des résolutions faim, paix et sécurité 1325, 1820,1888,1889,1960,2106 et 2122 soient bien présentes dans les résolutions géographiques et plus particulièrement les résolutions créant ou renouvelant les opérations de maintien de la paix dans le monde ", a-t-elle rassuré.

Cette démarche est conforme au discours de Félix Tshisekedi lors de la dernière Assemblée générale des Nations-Unies. 

" Le 25 septembre 2024, du haut de la tribune de la 79ème Assemblée générale des Nations-Unies, le président Tshisekedi avait annoncé la candidature de la RDC, comme membre  non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période précitée. A cette occasion, le président de la République avait déclaré : « La RDC entend jouer un rôle proactif au sein du Conseil de sécurité, participant à la revitalisation de la Charte des Nations Unies et contribuant de manière constructive aux débats et aux actions qui en découlent", a rappelé la cheffe de la diplomatie congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner.

Le Conseil de sécurité est l'organe des Nations Unies chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il est composé de quinze membres, dont cinq permanents. Bien que ne disposant pas de droit de veto, un siège de membre non permanent confère de nombreuses responsabilités et une place privilégiée dans les débats sur la paix et la sécurité internationales. Les membres non permanents participent pleinement aux prises de décision, au même titre que les membres permanents (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).

Les dix autres sièges sont pourvus par des élections organisées par l'Assemblée générale, selon une répartition géographique par région. Les candidats doivent obtenir une majorité des deux tiers, soit 128 voix, même s'ils se présentent sans opposition.

Clément Muamba