Élections en RDC : le fichier électoral actuel sera "obsolète" en 2025, Denis Kadima présente des réformes à entreprendre pour rationaliser le cycle électoral de 2028

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Denis Kadima, président de la CENI. Ph. Droits tiers.

Le fichier électoral de plus de 40 millions d'électeurs ayant servi à l'organisation des élections générales de décembre 2023 sera "obsolète" dès l'année prochaine et cela nécessite une anticipation de la part du gouvernement pour permettre à la CENI d'envisager une nouvelle opération en prélude des élections générales prévues en 2028. Cette interpellation est du président de la centrale électorale, Dénis Kadima Kazadi, à l'occasion de la publication des résultats provisoires des élections législatives à Masi-manimba (Kwilu) et Yakoma (Nord Ubangi) ce mercredi 18 décembre.

"Nous souhaitons souligner quelques points clés pour l'amélioration des cycles électoraux à venir. Alors que nous approchons en 2025, une année décisive pour la planification de la révision du fichier électoral, il est crucial de souligner que le fichier électoral actuel deviendra graduellement obsolète à partir de l'année prochaine. Nous devons donc anticiper cette opération dès maintenant ", a interpellé Dénis Kadima dans son mot de circonstance.

Outre la question du fichier électoral, le numéro Un de la CENI a évoqué la nécessité d'entamer des réformes électorales en vue de rendre le processus électoral fluide et rationnel. Il a rappelé que l'atelier d'évaluation à mi-parcours 2021-2024 du processus électoral organisé à Kinshasa du 12 au 16 novembre 2024 a constitué une étape clé pour la CENI. Cet atelier, dit-il, a permis de tirer des leçons significatives pour l'avenir des processus électoraux en RDC.

" Dans cette perspective, la CENI a formulé une série de recommandations stratégiques visant à encourager le gouvernement et le parlement à adopter des réformes nécessaires pour rationaliser et optimiser le processus électoral. Ces propositions incluent notamment l'instauration d'un système proportionnel à liste fermée et zébrée avec application de la règle de la plus forte moyenne et un seuil de représentativité de 3% au niveau national pour les élections législatives en vue d'encourager l'émergence des grands ensembles sans affecter la proportionnalité ; la suppression du seuil de recevabilité de 60% , l'élargissement des conditions d'identification d'enrôlement et de vote des congolais résidant à l'étranger afin d'inclure tous les congolais qualifiés ; la révision des délais d'affichage des listes des électeurs pour une meilleure organisation, l'adaptation des Centres locaux de compilation des résultats (CLCR) par une structure moderne de réception, d'archivage et de transmission des plis ", a expliqué le président de la CENI.

Et de poursuivre : 

" Ces réformes visent principalement à réduire les coûts des élections et à moderniser davantage nos processus tout en garantissant l'intégrité électorale, l'inclusion et la transparence. La CENI reste engagée à poursuivre ses objectifs avec rigueur et détermination car nous croyons fermement que l'avenir démocratique de notre pays repose sur la crédibilité et la transparence de nos processus électoraux. Nous restons ouverts aux recommandations des parties prenantes à condition qu'elles soient pratiques et réalistes".

L'année 2028 sera consacrée à l'organisation du cinquième cycle électoral en RDC. Elle marque surtout la fin du second et dernier mandat de Félix Tshisekedi. Après les élections générales de décembre 2023, l'actualité politique est plus dominée par le débat sur la réforme constitutionnelle et non sur des réformes électorales.

Clément Muamba