Le Conseil de sécurité s'apprête à renouveler le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Dans son intervention vendredi 09 décembre 2024 à la 9804ème Séance du Conseil de Sécurité axée sur la situation de la RDC, la ministre des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner a exprimé les attentes du pays par rapport à ce que doit être le prochain mandat de la Monusco sur le territoire congolais.
"Nous appelons ce Conseil à : doter la MONUSCO des ressources nécessaires et proportionnées pour garantir pleinement l’exécution de son mandat, en particulier son rôle critique de protection des civils, du DDR et de la Réforme du Secteur de Sécurité; condamner et sanctionner les violations de la souveraineté de la RDC par le Rwanda, y compris les incursions militaires, le soutien au M23 et les attaques contre les civils et les forces de maintien de la paix; reconnaître explicitement la dimension régionale du conflit dans les paragraphes opérationnels du prochain mandat de la MONUSCO, afin de mieux répondre aux menaces transfrontalières, et ce en attendant l’amélioration du mandat de l’Envoyé spécial pour la Région des Grands Lacs", a plaidé la cheffe de la diplomatie congolaise
Elle a évoqué aussi le "plan de désengagement séquencé et responsable pour la MONUSCO, adapté aux réalités locales et minimisant les risques dans les zones fragiles”.
Ce processus d’après Kinshasa, doit “renforcer la coordination entre la MONUSCO, les FARDC et les mécanismes régionaux, afin de garantir une protection durable des civils et une stabilisation efficace des zones libérées; et enfin, garantir un suivi rigoureux et une redevabilité accrue dans le cadre du processus de Luanda, notamment à travers les mécanismes existants tels que le Groupe d’experts et le Comité des Sanctions des Nations Unies".
À en croire la cheffe de la diplomatie congolaise, agir ainsi permettra de consolider les acquis et à la Monusco de laisser un héritage de paix durable en RDC.
"Le renouvellement de ce mandat représente donc une occasion cruciale de tirer les leçons des approches passées tout en répondant aux réalités actuelles. Une reconnaissance explicite des dimensions internationales du conflit, couplée à une transition coordonnée, permettra de consolider les acquis et de garantir que la MONUSCO laisse un héritage durable pour la paix et la sécurité", a indiqué Mme Kayikwamba.
L'année dernière, le Conseil de sécurité avait renouvelé le mandat de la MONUSCO jusqu’au 20 décembre 2024 tout en entérinant le plan de retrait progressif de la Mission. En vertu de la résolution 2717 (2023), adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil a donc entériné un plan de retrait discuté à plusieurs reprises cette année, en décidant que la MONUSCO maintiendra, jusqu’au 30 juin 2024, un effectif maximum autorisé de 13 500 militaires, 660 observateurs militaires et officiers d’état-major, 591 policiers et 1 410 membres d’unités de police constituées. À partir du 1er juillet 2024, ces effectifs sont réduits à 11 500 militaires, 600 observateurs militaires et officiers d’état-major, 443 policiers et 1 270 membres d’unités de police constituées.
Clément Muamba