Dossier Forages: appelé à comparaitre comme renseignant, Nzangi préconise l'évaluation physique et la quantification des dépenses ensuite la résiliation du contrat pour "protéger" la République

Muhindo Nzangi, ministre de l'ESU
Muhindo Nzangi, ministre de l'ESU

La Cour de cassation siégeant en matière répressive a poursuivi lundi 2 décembre 2024 l'examen du dossier concernant le détournement présumé des fonds alloués à la construction des stations de forages avec comme principaux suspects, François Rubota, ancien ministre d'État du Développement rural qui comparaît en homme libre, tandis que Mike Kasenga, opérateur économique ayant conclu des contrats avec la République est détenu à la prison centrale de Makala.

À la dernière audience, la Cour a auditionné certaines personnalités liées d'une manière ou d'une autre à l'exécution de ce projet. Le premier à être appelé à la barre, c'est l'actuel ministre d'État, ministre du développement rural, Muhindo Nzangi qui préconise la résiliation du contrat. Il a affirmé qu'au-delà de la surfacturation, l'eau produite dans les stations érigées déjà opérationnelles est impropre à la consommation.

"Par rapport au rapport préliminaire que j'ai, les éléments prouvent que non seulement qu'il y a d'éléments de surfacturation mais aussi que la qualité de l'eau sur terrain n'est pas appropriée comme je viens de le dire qu'il  ya un rapport technique qui a été fait à cet égard. Donc je crois qu'un contrat qui n'est pas bien exécuté, on ne peut pas continuer à l'exécuter", a fait savoir Muhindo Nzangi devant la presse à l'issue de sa déposition.

Pour Muhindo Nzangi, l’ancien ministre du développement rural, Guy Mikulu, avait signé le contrat tout en étant déjà démissionnaire, sous le régime FCC-CACH. Muhindo Nzangi a rejeté les allégations de l'entreprise contractante justifiant le retard dans l’exécution du travail par la non disponibilité des sites.

"J'ai bien démontré que le contrat a été signé dans des circonstances particulières par le ministre Guy Mikulu qui était déjà démissionnaire puisque c'est pendant que le gouvernement Sama Lukonde avait été déjà nommé et j'ai bien voulu démontrer que c'est dès le début du contrat que les sites devaient être indiqués. Il ne revient pas au cours de l'exécution du contrat qu'on puisse chercher les sites d'exécution. Le contrat prévoyait que la première phase soit préfinancée totalement par Mike Kasenga avant d'être payé sur facture mais qu'il a été pratiquement payé presqu'en entièreté avant même d'exécuter le contrat", a souligné Nzangi.

Muhindo Nzangi, évoque la nécessité de résilier ce contrat et prendre le reste d'argent à affecter dans différents projets de son secteur. " 71 millions USD pris par un investisseur pour exécuter des choses dans lesquelles le rapport nous démontre que jusqu'à présent on n’a même pas franchi le seuil de 4 millions USD. 71 millions USD c'est de l'argent qui peut servir 5 millions de personnes en milieu rural en eau potable", a-t-il conseillé. 

La Cour de cassation va une fois de plus auditionner deux autres témoins clés, à savoir l’ancien ministre du Développement rural, Guy Mikulu Pombo et l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, afin de mieux comprendre les contours de ce contrat controversé. Si le premier n'avait pas encore été atteint par la Cour, le second a par le biais de ses avocats sollicité le report de son audition pour des raisons de Santé. Le procès sur l’affaire des forages en République démocratique du Congo (RDC) a été renvoyé au lundi 9 décembre 2024.

Clément Muamba