Des dispositions sont prises pour éviter l'escalade de la violence et la haine dans la période électorale à Masi-manimba. Interrogé samedi par Actualité.cd, l'administrateur du territoire a confié avoir réuni toutes les maisons de presse locales pour une sensibilisation avant le début du processus, afin de contribuer à maintenir un climat de paix.
Au-delà de l'interdiction, Emery Kanguma dit avoir averti les professionnels des médias sur le risque de l'interpellation et de fermeture de tout média qui diffuse un message de haine ou incitant à la violence.
En effet, selon le président du Conseil territorial de sécurité, l'autopsie faite sur l'annulation des élections à Masi-manimba a révélé que les médias ont joué un rôle important dans les troubles enregistrés en décembre dernier.
“Quand la Ceni est arrivée, on a demandé de faire l'autopsie, pourquoi les élections ont été annulées. Il y avait, entre autres, la presse qui incitait la population à la haine et à la violence. Nous nous sommes entendus avec les membres du comité de sécurité, le journaliste qui va inciter la population à la haine ou au vandalisme sera arrêté et la radio sera fermée. C'est une instruction ferme ", a déclaré Emery Kanguma, administrateur du territoire de Masi-manimba.
Et de poursuivre :
" Je vous confirme que la presse a joué un rôle qui a fait que les élections soient vandalisées. Par exemple, quand la presse dit en Kikongo, Benu fwa bo, bo me yiba ba machines (tuez-les, ils ont volé des machines) hors il n'y a pas de machines en forêt. La presse diffusait des mauvais messages. C'est ainsi qu'on les leur a interdit. Soyons unis et objectifs pour avoir une élection apaisée et transparente ", a-t-il conclu.
Décembre 2023 reste une période gravée dans l'histoire électorale de la RDC, particulièrement pour le territoire de Masi-manimba. Dans un rapport publié à l'issue d'une mission exploratoire effectuée en février 2024, la Ceni a affirmé avoir perdu plus de 200 dispositifs électroniques de vote. Des actes de vandalisme, de fraude, de corruption et la violence ont conduit à l'annulation des scrutins sur l'ensemble du territoire.
Jonathan Mesa, à Masi-manimba