Le débat autour de la révision ou le changement de la constitution suscite encore et toujours des vives réactions au sein de la classe socio-politique Congolaise. Dans la province de Lomami, la Nouvelle société civile congolaise pense qu'il s'agit d'un sujet délicat qui implique également l'avenir d'un pays. Son coordonnateur provincial Maître Humberto Bukasa a, dans une interview accordée à actualite.cd ce lundi 18 novembre, soutenu que la révision est nécessaire dans la mesure où les articles à modifier sont prédéfinis à l'avance.
"Nous ne pouvons pas interdire au Président de la République de se prononcer sur cette question, ni interdire aux gens le droit de s'exprimer sur cette question. Mais le problème c'est que la question est sensible et devra recueillir un large consensus possible. Parce que jusque là, les articles très clés sur lesquels la révision va porter ne sont pas prédéfinis, et aussi, s'il faut changer, pourquoi changer la constitution alors qu'elle ne peut que subir par exemple quelques amendements ? Ce sont autant de questions que nous nous posons", a indiqué Maître Humberto Bukasa.
À lui d'enchérir :
"Bien sûr , la constitution n'est pas une Bible qui ne peut être modifiée. Mais lorsque nous suivons les propos des uns et des autres depuis que ce débat est lancé, il est important de penser à l'avenir du pays. Nous, la nouvelle société civile congolaise de Lomami, nous pensons qu’en cette période où le pays est occupé par certaines forces étrangères, procéder à l'exercice politique de changement ou de modification sans un large consensus politique possible, c'est exposer le pays à un risque grave et nous pouvons le regretter plus tard. Nous sommes d'accord pour la révision et non pour le changement de la constitution car, ça va entraîner l'arrivée de la quatrième République, ce qui peut ouvrir la voie à un avenir incertain".
Pour cet acteur de la société civile, la commission qui pourrait être mise en place par le président de la République devra penser à ne pas plonger le pays dans le chaos.
En tournée dans le Haut-Katanga, Félix Tshisekedi a, dans ses interventions, réitéré sa volonté de mettre en place en 2025, une commission multidisciplinaire d'experts pour tabler sur la possibilité de changer ou modifier la constitution en vigueur depuis le 18 Février 2006.
Michel CYALA