Déo Bizibu Balola, secrétaire général ad intérim de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), selon la résolution de la CDP, critique le caractère urgent qu’Augustin Kabuya accorde à la question du changement ou de la révision de la constitution. Il souligne que cette démarche ne reflète pas la position du président de la République, Félix Tshisekedi, exprimée en octobre dernier à Kisangani.
Lors d'une cérémonie parallèle organisée mardi dans la commune de Ngiri-Ngiri, loin de la permanence de Limete, Déo Bizibu a dénoncé l'initiative d'Augustin Kabuya, qui a lancé une campagne de sensibilisation en faveur de la révision de la loi fondamentale avant même la mise en place de la commission d'intellectuels promise par Félix Tshisekedi.
« Tu dors, tu te réveilles et tu lances la campagne de révision de la constitution. Qui t'a dit qu'on va réviser ? Attend la commission annoncée par le chef de l'État. Et puis, nous avons tous suivi le président de la République, qui disait qu'il ne s'agit pas d'une urgence. On ne danse pas avant la musique, on doit tous suivre les instructions du chef de l'État », a-t-il déclaré.
Selon Déo Bizibu, cette commission, qui sera installée l'année prochaine, aura pour mission d’étudier en profondeur les lacunes de l'actuelle loi fondamentale afin de présenter ses conclusions au président de la République. Ces analyses détermineront si un changement ou une modification de la constitution de 2006 est nécessaire.
De son côté, Augustin Kabuya, en échange avec « la base », a maintenu sa critique envers l'actuelle constitution. Il a notamment exprimé son désaccord avec la nomination d’un Premier ministre chargé de conduire la politique du gouvernement, alors que, selon lui, c'est au président de la République que les populations adressent leurs doléances pendant la campagne électorale.
Dans le camp de l'opposition, cette initiative suscite des réactions virulentes. Ce jeudi 14 novembre à Kinshasa, une marche de sensibilisation contre un éventuel troisième mandat de Félix Tshisekedi a été réprimée par la police. Cette intervention s'est soldée par l'arrestation de l'opposant Delly Sessanga et de plusieurs militants dénonçant cette ambition présumée du régime en place.
Samyr LUKOMBO