RDC : opposé au changement de la constitution, Delly Sesanga insiste sur le respect de l'article 220, « compromis » de la lutte politique et démocratique du pays

Delly Sesanga
Delly Sesanga

Le parti politique « Envol » du député national honoraire Delly Sesanga est signataire de la déclaration instituant la plateforme « contre le changement de la constitution et un troisième mandat au Président Félix Tshisekedi ». Après la lecture de la déclaration finale ce samedi 9 novembre 2024, Delly Sesanga a expliqué les motivations de son engagement au sein de cette plateforme.

Selon lui, l'article 220 de la constitution, qui ne doit pas être touché, incarne le compromis de la lutte politique et démocratique en RDC. Cet article protège des matières intangibles, telles que la forme républicaine de l’État, le principe du suffrage universel, le nombre et la durée des mandats du président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, et les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées.

« C'est pour empêcher le coup d'État que le pouvoir actuel veut perpétrer contre la République et contre la démocratie en changeant la constitution. Nous disons que l'article 220 est le compromis de toute la lutte politique et démocratique dans notre pays ; il doit être préservé, et nous ne voulons pas un retour en arrière. C'est le sursaut national contre le changement de la constitution et le troisième mandat de Monsieur Félix Tshisekedi, car c'est l'objectif que nous voulons contrer en protégeant la constitution actuelle, celle du 18 février 2006. Nous allons nous mobiliser, un calendrier d'actions et d'activités a été annoncé. Nous userons de notre droit constitutionnel par des manifestations pacifiques et démocratiques pour empêcher que ce coup d'État ne se concrétise », a réagi Delly Sesanga devant la presse à l'issue de la déclaration finale.

Les Congolais sont invités à se rassembler massivement au meeting du 16 décembre 2024, en mémoire du référendum constitutionnel tenu les 18 et 19 décembre 2005, pour réaffirmer leur attachement à la constitution du 18 février 2006, qui a permis la réunification du pays et la stabilisation progressive du système politique congolais.

« D'abord, il faut sensibiliser le peuple, car beaucoup ont tendance à oublier que cette constitution est passée par référendum, contrairement à ce que prétend le pouvoir en place. L'anniversaire de ce référendum sera commémoré le 18 et 19 décembre, et nous nous retrouvons un jour avant pour rappeler au peuple que cette constitution doit être protégée pour le bien de notre pays, pour sa stabilité et sa cohésion nationale », a précisé Delly Sesanga.

Il a ajouté que la plateforme reste ouverte à tous ceux qui souhaitent s'opposer à la démarche du pouvoir en place.

« Le sursaut national, l'appel lancé, s'adresse à tous : acteurs de la société civile, opposition, majorité. Une plateforme ouverte est en place, et chacun doit se positionner face à cette menace sérieuse contre la démocratie et la République. Que vous soyez députés, sénateurs ou acteurs de la société civile, ceci vous concerne. C'est ouvert à tous », a-t-il souligné.

L'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) s'est officiellement engagée sur la voie de la révision de la constitution. Malgré les voix qui s'élèvent pour dénoncer cette ambition « inopportune et inappropriée », Augustin Kabuya, secrétaire général du parti au pouvoir, a annoncé dans une circulaire une campagne de sensibilisation auprès des militants pour expliquer le bien-fondé de cette révision.

Cette intention a été confirmée par le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi lors de son séjour à Kisangani, où il a annoncé la mise en place, l'année prochaine, d'une commission multidisciplinaire pour réfléchir à une nouvelle constitution pour la RDC.

Clément MUAMBA