La première ministre Judith Suminwa Tuluka a procédé ce samedi 09 octobre 2024 à l'inauguration de la première édition d’AGORA de la femme congolaise. Cette journée qui a réuni près de 500 femmes provenant de différentes couches sociales de la République Démocratique du Congo, a été dédiée à la réflexion stratégique sur la bonne gouvernance et l’émergence socio-économique de la RDC.
Cette première édition vise des objectifs ambitieux à savoir : discuter des stratégies durables pour une gouvernance inclusive et participative, sensibiliser divers acteurs sur la lutte contre les violences basées sur le genre, et réfléchir aux mécanismes à créer pour combattre efficacement tant les violences que l’exclusion des femmes dans les espaces décisionnels.
Les participantes se sont ainsi organisées en plusieurs groupes thématiques, notamment : les femmes de la santé, les femmes maraîchères, les femmes enseignantes, les femmes politiques, les femmes journalistes, et les femmes actives dans le secteur de la sécurité, entre autres, afin d’exprimer leurs attentes à la cheffe de l’exécutif central.
Accès au Financement : Un lien essentiel pour le développement
Lors des discussions au Chapiteau de l'hôtel Pullman rapporte la cellule de communication de la Primature, les femmes maraîchères, pêcheuses, commerçantes, coiffeuses et artisanes ont plaidé pour une attention accrue sur les nombreuses difficultés auxquelles elles font face, comme les conditions de travail précaires et le manque d’infrastructures. Elles ont recommandé que le gouvernement facilite leur accès au financement et assure un accompagnement technique, notamment via la Banque mondiale, pour soutenir les microfinances et les projets innovants portés par ces femmes.
Ensemble pour l’éducation : Création d'un futur meilleur
Dans le même registre, les femmes enseignantes ont sollicité le soutien du Gouvernement Suminwa pour la création d’une banque de développement dédiée à l’éducation. Elles demandent également l’octroi de bourses aux personnels académiques de l’enseignement supérieur et la mise en place d’un fonds de promotion pour l’enseignement supérieur, afin d’enrichir le système éducatif et assurer un avenir meilleur pour la jeunesse congolaise.
Santé des femmes : Priorité à la vie et au bien-être
Les professionnelles de la santé ont fait entendre leur voix concernant la mortalité prénatale et la santé mentale des femmes. Elles recommandent le renforcement des capacités des prestataires de soins, en intégrant une approche psychologique et psychosociale touchant à la santé mentale, afin que la politique de gratuité de la maternité porte réellement ses fruits et contribue au bien-être de la population.
Engagement de la Première Ministre : Un leadership participatif visionnaire
À cette occasion, la patronne de l'exécutif central s’est engagée à promouvoir un leadership participatif incluant les femmes. Judith Suminwa Tuluka a affirmé que son gouvernement prend en compte tous ces enjeux et mettra en place des solutions durables.
"Aujourd’hui, l’heure n’est plus aux discours longs et pompeux. Le moment est à la réflexion et à l’action. Ainsi, je formule le vœu que les échanges que nous aurons dans ce cadre, que je souhaite d’ailleurs pérenne, nous amènent à faire des propositions concrètes visant, d’une part, à assurer une participation plus accrue de la femme dans le développement socioéconomique de notre pays, et d’autre part à réduire sensiblement les violences faites à la femme", a déclaré Judith Suminwa Tuluka dans son mot de circonstance
Et de poursuivre :
"Je suis ici pour vous écouter, chacune selon son secteur d’activité. Je suis ici pour échanger avec vous. Je suis ici pour que nous trouvions ensemble des solutions en vue de créer des conditions favorables à la promotion du leadership féminin. Car, je suis convaincue que le dialogue citoyen est l’instrument pour apporter les réponses appropriées aux questions existentielles auxquelles nous faisons face".
Cette rencontre intervient exactement à 16 jours du lancement des 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre, qui ont lieu chaque année du 25 novembre au 10 décembre. Cette année, le thème de ces 16 jours d’activisme c’est : « Riposter et se reconstruire après les violences ».
Clément MUAMBA