La Cour de cassation siégeant en matière répressive en appel ouvre ce lundi 4 novembre le procès relatif à l'affaire du détournement présumé de fonds destinés à la matérialisation des projets de lampadaires à Kinshasa et de construction des stations de pompage et traitement d'eau dans les milieux ruraux à travers le pays.
Selon l'extrait de rôle, deux personnes sont concernées à savoir Mike Kasenga, patron de Stever construct, entreprise chargée d’exécuter ces projets et François Rubota ancien ministre du Développement rural. Le premier est en détention préventive à la prison de Makala et le second détenu aussi sauf qu'il avait bénéficié d'une liberté provisoire. Nicolas Kazadi, ancien ministre des finances et actuellement député national cité également dans cette affaire, mais son nom ne figure pas sur l’extrait de rôle.
Le décor est déjà planté dans la salle Marcel Lihau en attendant le début de l'audience. Les deux prévenus accompagnés de leurs avocats et proches collaborateurs sont présents.
Ce procès fait suite à des soupçons de surfacturation liés aux projets cités ci-haut. Le contrat initial, signé entre le gouvernement congolais et le consortium Devert Construct Cameroun SARL et Sotrad Water, prévoyait l'installation de 1000 unités de pompage et de traitement d'eau dans 1000 localités pour un montant de près de 400 millions USD sur cinq ans.
La justice s'y était impliquée à la suite de la publication d'un rapport conjoint de l'Observatoire de la dépense publique et de la Ligue congolaise contre la corruption, qui ont soulevé des soupçons de surfacturation dans ce marché public. Le consortium et personnalités mises en cause ont toujours nié ces accusations, assurant qu'il respecterait les termes du contrat.
Au mois d'octobre dernier, l’ODEP avait tiré la sonnette d’alarme au sujet de cette affaire. L'organisation veut voir clair sur l'enquête judiciaire initiée sur les soupçons de malversations financières pesant sur Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances et François Rubota, ancien ministre du Développement rural. Cet appel intervient alors que la lutte contre la corruption reste une priorité affichée par le gouvernement, mais souvent reléguée au second plan par l'absence de réelles actions judiciaires.
Clément MUAMBA