Kinshasa : “Art pour tous, tous pour l’art”, l’exposition qui veut rapprocher le public des artistes et leurs œuvres

Benoit Bafiba, espace Bakeli
Benoit Bafiba, espace Bakeli

L’espace Bakeli, une plateforme culturelle située dans la commune de Bandalungwa à Kinshasa, annonce l’ouverture de sa prochaine exposition collective sous le thème « L’art pour tous, tous pour l’art ». Cet événement, prévu du 7 novembre au 12 décembre 2024, se veut être un rendez-vous phare pour les amateurs d’art contemporain, les jeunes talents et le grand public, qui seront conviés à découvrir les œuvres de 14 artistes congolais sélectionnés.

Créé par un groupe d’artistes et de passionnés de culture, l’espace Bakeli est un lieu dédié à la promotion des arts visuels et de la culture sous toutes ses formes. Ce collectif se donne pour mission d’offrir un tremplin aux artistes, en particulier les jeunes talents, pour exposer leurs créations dans un cadre accessible et inclusif. 

« Nous avons voulu créer un espace où l’art est pour tous, sans distinction, et où chacun a la possibilité de s’exprimer librement et d’apprendre », explique Benoît Bafiba, coordonnateur de l’espace.

L’exposition « Art pour tous, tous pour l’art » ne se limite pas seulement à l’art plastique. Elle s’inscrit également dans une vision holistique de la culture, où différentes disciplines se côtoient. Outre les peintures et sculptures, le programme comprendra une série de tables rondes, des séances de coaching pour les enfants, ainsi qu’un moment fort baptisé « Liyana Rumba », dédié à la rumba congolaise, patrimoine immatériel de l’UNESCO. 

À contre-courant des expositions élitistes souvent associées à des prix inaccessibles, l’espace Bakeli adopte une stratégie inclusive. Les œuvres seront mises en vente à des prix modérés afin de permettre à un bon nombre de la population de Bandalungwa d’acquérir des créations artistiques, un geste qui traduit la volonté de rapprocher l’art des communautés locales. 

« Nous voulons briser cette idée que l’art est réservé à une certaine classe sociale. Nous croyons que les habitants de Bandalungwa, et du Congo en général, ont aussi le droit de posséder et d’apprécier des œuvres d’art », insiste t’il. 

Un appel à la solidarité culturelle

Malgré la passion et l’engagement des membres de Bakeli, le chemin reste parsemé d’embûches. « Nous avons besoin du soutien, que ce soit des entreprises, du gouvernement, ou des institutions culturelles. Aujourd’hui, tout se fait avec nos propres moyens, mais il est essentiel de recevoir des appuis pour pérenniser ces initiatives », confie Benoît Bafiba. L’appel est lancé à toute personne ou entité désireuse de contribuer à l’essor des arts et de la culture en RDC.

L’installation de cet espace à Bandalungwa n’est pas anodine. Si cette commune possède une riche histoire culturelle, elle est souvent méconnue en dehors des disciplines populaires telles que la musique ou le théâtre. L’espace Bakeli entend changer cette perception en mettant en lumière la diversité artistique du pays. « Bandalungwa est au centre de la ville, c’est un lieu stratégique qui permet d’attirer non seulement les habitants venants dans différents quartiers, mais aussi des visiteurs de différentes communes comme Gombe ou Limete ».

Le succès de cette exposition pourrait ouvrir la voie à d’autres événements d’envergure nationale et internationale. Déjà, l’équipe de Bakeli envisage l’invitation d’artistes étrangers lors de ses prochains événements, favorisant ainsi les échanges culturels entre créateurs locaux et internationaux. « Nous travaillons déjà sur des projets ambitieux pour 2025, incluant des résidences artistiques et des expositions de courte durée qui, nous l’espérons, placeront Bakeli au centre de la scène culturelle de Kinshasa », conclut l’organisateur. 

L’espace Bakeli invite donc tous les curieux, amateurs d’art ou simples passionnés, à venir clôturer l’année en beauté avec cette exposition qui promet de faire vibrer la capitale congolaise, donnant un nouveau souffle à la vie culturelle de la République Démocratique du Congo. 

James M. Mutuba