Kinshasa: les travailleurs des chinois et indo-pakistanais de nouveau en grève, leurs revendications attendent toujours des réponses

Quelques magasins des indo-pakistanais fermés
Quelques magasins des indo-pakistanais fermés

Les congolais travaillant dans les maisons de commerce des chinois, libanais et indo-pakistanais ont décidé de reprendre leur mouvement de grève, suspendu il y a près d'une semaine après implication de l'hôtel de ville. Ils expriment leur mécontentement suite à la non prise en compte de leurs revendications comprises dans leur cahier des charges, dont l'augmentation de salaire et son actualisation au taux du jour et la problématique de la sous-traitance.

Comme au début de la semaine dernière, tous les magasins ont mis la clé sous la porte depuis ce mardi, les travailleurs, eux, assis juste devant, observant la circulation.

« Je suis travailleur des indiens. Je travaille à Panavision sur avenue du commerce. Nous ne sommes pas contents de la sous-traitance. Elle ne travaille pas, mais elle gagne plus que les travailleurs. Les indiens signent avec la sous-traitance pour que le travailleur ait un salaire de 300 dollars. Mais moi qui travaille et souffre, j'ai 140 000 francs congolais. Je suis père de 4 enfants, combien dois-je laisser chaque jour à la maison?  A cette allure, c'est pour que je m'épanouisse quand ? Je quitte Tshangu (Ndlr: l'un des districts de la ville de Kinshasa) et je paie 5000 FC pour arriver ici, même chose pour rentrer, ce qui fait un total de 10000 FC/jour, avec quel salaire? Même si je tombe malade, ce ne sont pas les indiens qui me prennent en charge, c'est moi-même, comment on va vivre dans de telles conditions ?», soupire-t-il.

L'intersyndicale, elle, dit avoir apaisé les travailleurs pour qu'ils regagnent leur lieu de négoce après le dépôt officiel du cahier des charges, la semaine passée auprès des autorités de la ville, en attendant la solution aux revendications.

« La grève continue. Le gouverneur nous a convoqués en négociation et nous a proposé un calendrier des travaux, voulant marquer sa bonne foi. Nous avons demandé aux travailleurs de rentrer au travail, et ces derniers ont dit non. Nous continuons de négocier. Ils observent la grève. Nous les attendons, et évitons les dégâts. Ce que nous voulons ce sont des solutions à leurs problèmes, par rapport au cahier des charges qui a été officiellement déposé», a expliqué à ACTUALITÉ.CD, Jean Makayanga, vice-président de l’association des travailleurs du Congo.

Comme prévu, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba a présidé, lundi 16 septembre, une réunion tripartite entre les entrepreneurs du secteur du commerce, le gouvernement provincial, le Banc employeur et l’intersyndicale. Pour une fois, ces travailleurs ont eu l'occasion d'exposer leurs problèmes au numéro un de la ville, qui, ensemble avec les différentes parties, sont tombés d'accord sur la mise en place d'une commission devant résoudre le problème. Par ailleurs, l’Autorité urbaine a recommandé la signature d’un protocole d’entente, à l’issue des travaux de la commission, entre les parties prenantes.  Il reprendra les termes approuvés par tous pour une collaboration équilibrée.

Samyr LUKOMBO