Les relations commerciales bilatérales entre la RDC et la Suisse, malgré leur longue histoire, présentent un déséquilibre notable. Celles-ci sont principalement centrées sur l'aide au développement et l'assistance humanitaire, laissant de côté le potentiel économique énorme qu’offre la RDC, selon le Professeur Richard Mukundji, Administrateur de la Chambre de Commerce Suisse-RDC (CCSC).
La Suisse, reconnue mondialement pour sa technologie de pointe et son industrie de précision, est également un acteur majeur dans les secteurs miniers et agricoles. De son côté, la RDC dispose d'abondantes ressources naturelles stratégiques, dont les terres arables et les minéraux, notamment le cobalt, indispensable aux technologies vertes. Cependant, les échanges commerciaux entre les deux pays demeurent modestes, limités aux produits primaires exportés par la RDC et aux biens manufacturés importés de Suisse.
Professeur Mukundji plaide pour une réorientation des relations commerciales bilatérales afin de mieux tirer profit des avantages respectifs des deux nations. Il suggère que la Suisse, avec ses capitaux et son expertise technologique, trouve en RDC une source stratégique d’approvisionnement, tout en appuyant la transformation locale des matières premières. En retour, la RDC doit poursuivre ses réformes pour offrir un cadre d’affaires stable, attractif et sécurisé.
Mukundji souligne également l’importance de l’application des normes de responsabilité sociétale par les multinationales suisses opérant en RDC, tout en encourageant une coopération plus active dans le cadre multilatéral pour favoriser une croissance inclusive.
Un potentiel inexploité
La RDC, riche en ressources hydroélectriques, terres arables et un marché de 250 millions de consommateurs avec ses voisins, représente un terrain fertile pour les investisseurs suisses. Pourtant, la balance commerciale entre les deux pays est déséquilibrée, dominée par les exportations de matières premières congolaises à faible valeur ajoutée et les importations de biens manufacturés suisses. Selon le Ministère du Commerce Extérieur de la RDC, la balance commerciale reste déficitaire, bien que certains secteurs, notamment les minerais, affichent des excédents.
Mukundji estime qu’une transformation structurelle de l’économie congolaise, notamment à travers la diversification et l’industrialisation, est nécessaire pour rééquilibrer les échanges avec des pays comme la Suisse. Une diplomatie commerciale renforcée pourrait ainsi permettre à la RDC de mieux s’intégrer dans la chaîne de valeur mondiale.
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