Les viols des femmes détenues à la prison centrale de Makala survenus dans la nuit du 02 septembre 2024, ont suscité des vagues d’indignation. Anny T. Modi, experte en genre et directrice exécutive d’Afia Mama ASBL, se dit indignée par ces actes odieux et dénonce l’inaction des autorités.
"Après les viols des femmes à la prison de la Kassapa en 2020, et en 2022, les autorités (Ndlr) ont-elles pris des dispositions par prévention ?”, s’interroge l’activiste. “Si oui, comment expliquent-elles cet énième cas à la prison de Makala ?”
Anny Modi soulève plusieurs questions à ce sujet : “Que peuvent-elles nous préciser sur les auteurs de ces viols en reconstituant les faits, étant donné que le pavillon 9 qui héberge les femmes est non seulement très Ioin du pavillon 4, lieu de la tentative d'évasion selon le récit des faits, mais aussi que les dispositifs de séparation entre les deux sont considérables ? Qui a réellement ouvert le pavillon 9 pendant la tentative d'évasion ? A-t-on entendu les survivantes et recueilli leurs versions de faits?”
Pour l’experte, la responsabilité de l’État est engagée. "En attendant des réponses à ces préoccupations, l'état congolais, civilement responsable de ces faits, en tant que garant de la sécurité de ces survivantes devrait directement assurer leur prise en charge et réparer ces préjudices, et ça sera œuvre utile, le temps d'établir les responsabilités des auteurs matériels”, a-t-elle martelé.
Nancy Clémence Tshimueneka