Rentrée Scolaire : à Tshikapa, Raïssa Malu recommande à une école de reporter sa reprise

La Ministre d'Etat en charge de l'éducation nationale est en séjour dans le Kasaï où sera lancée la reprise des cours pour l'année scolaire 2024-2025. A la veille du lancement officiel, ce 01 septembre, elle a effectué une descente dans cinq écoles et un institut supérieur qui bénéficieront également du projet PAAF. 

Le CS moderne Saint-Pierre devra reporter sa rentrée scolaire. En effet, cette nouvelle école, en construction sur un financement du Gouvernement congolais en faveur des 48 diocèses du pays, a encore des travaux importants à terminer, mais surtout "doit obligatoirement assainir son milieu" avant de pouvoir accueillir les élèves, une recommandation de Raïssa Malu, assistée par le Vice-Gouverneur de Province et les experts en environnement et infrastructures du projet d'apprentissage et d'autonomisation des filles (PAAF). 

"Nous allons faire passer un message aux parents d'élèves déjà inscrits pour leur signifier que l'ordre vient du gouvernement. Nous ne pouvons pas aller en dehors des instructions qui viennent d'être données. Il va falloir que l'on voit sur place comment recaser tous ces enfants parce que la plupart d'entre eux viennent des écoles locales (...) Nous espérons que la ministre sera notre porte-parole auprès du gouvernement, pour que le financement soit également accéléré. Lorsque les travaux seront terminés, nous pourrions avoir trois classes des premières compte tenu de la population qui veut fréquenter l'école", a rassuré l'abbé Georges Mutshipayi, vicaire général du diocèse de Luebo.

Des lots importants de matériels didactiques jamais utilisés depuis 3 ans

Cap vers les instituts du Kasaï, du Centre (EP 1 et 2 Kasaï), Tshikunga (ex collège Saint-André), ainsi que Disuminyina (EP TUIKALE Ne Ntema).  Dans les deux premières écoles, la ministre d'Etat fait un constat décevant. Des quantités importantes de matériels didactiques destinés aux différents loraboratoires et envoyés dans le cadre du Projet d’éducation pour la qualité et la pertinence des enseignements aux niveaux secondaire et supérieur (PEQPESU) entre 2016 et 2021, n'ont en fait jamais été utilisés ou sont stockés dans une condition désagréable. Les responsables de ces deux écoles évoquent parmi les raisons, l'absence d'un personnel qualifié pour dispenser les cours et diriger les séances pratiques au laboratoire. 

"Ces matériels ont été réceptionnés depuis trois ans destinés au laboratoire pour l'option biologie et physique. L'équipe du PEQPESU qui a distribué ces matériels nous avait recommandé de n'utiliser qu'une partie et en conserver une autre pour une utilisation future, car une nouvelle équipe devait suivre pour former les enseignants. Pendant trois ans, nous n'avons pas introduit  de recours car la Province nous a rassuré l'arrivée de l'équipe de formation", a dit Mateya Kutemba Gérard, Préfet de l'institut du Kasaï.

Sur place, Raïssa Malu manifeste son mécontentement à l'égard du Proved et des autorités provinciales. 

"Au niveau national, d'énormes efforts sont consentis. C'est extrêmement difficile d'obtenir des investissements. Il faut que la gestion et le stockage des matériels suivent aussi. Même lorsqu'il y a des changements au niveau du gouvernement central, la continuité du pouvoir exige que les secrétaires généraux et les Proved puissiez suivre l'exécution des projets", a-t-elle soutenu avec regret. 

Les deux autres écoles ont pris des initiatives louables. Si l'institut Disuminyina dispose d'un laboratoire équipé et propose des séances pratiques avec un membre du corps professoral formé et qualifié, l'institut Tshikunga doit bénéficier d'un renforcement des capacités pour son membre du personnel chargé du laboratoire et qui dirige également les enseignements pratiques. Ici, la Ministre a encouragé les responsables des écoles et recommandé notamment au PAAF de travailler sur les éléments qui font défaut.

Pour terminer sa descente, Raïssa Malu s'est finalement rendue à l'institut supérieur pédagogique (ISP Kasaï) qui figure parmi les cibles du PAAF. Elle y a visité le laboratoire et la salle informatique et dressé quelques recommandations au comité directeur. 

Il faudrait également souligner que les écoles et l'ISP ont soulevé la question de sécurité et d'approvisionnement en eau potable. Raïssa Malu a ainsi recommandé au PAAF de s'y pencher prioritairement. Par ailleurs, la Ministre d'Etat a aussi demandé aux responsables des écoles de soumettre un plan de gestion des déchets issus des laboratoires et d'encourager les étudiants, particulièrement les filles, à s'orienter vers les options des sciences.

Prisca Lokale, à Tshikapa