L'Union européenne (UE) a annoncé son intention de financer la construction d'une nouvelle prison d'une capacité de 400 détenus à Mbandaka, dans la province de l'Équateur, en RDC.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du Programme d'appui à la réforme de la justice (PARJ2), en complément du Programme d'appui à la réforme de la police (PARP3), également soutenu par l'UE.
Le 20 août 2024, l'UE a déjà procédé à la remise officielle de deux nouveaux bâtiments à la Police nationale congolaise (PNC) dans la ville de Mbandaka. Ces infrastructures, destinées au commissariat de la police de la commune de Wangata et au sous-commissariat de Wedji Secli, ont été accompagnées de la donation de matériel informatique, de véhicules 4x4 et de motos. Cet équipement vise à renforcer les capacités opérationnelles des 150 policiers récemment formés sur les principes de proximité.
"Ce bâtiment est le symbole de ce partenariat de long terme entre l'Union européenne et la République démocratique du Congo, et de notre volonté d'accompagner le développement du capital humain au sein de la police, tout en renforçant les liens entre la police et la population," a déclaré M. Antonio Capone, Chef de Coopération à la Délégation de l'Union européenne en RDC.
Le PARP3, financé par l'UE dans le cadre du 11ème Fonds européen de développement, vise à renforcer les capacités opérationnelles de la police congolaise. Il est mis en œuvre par un consortium dirigé par l'Agence belge de développement (Enabel) en collaboration avec les ONG COGNITA et le Centre pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité à Genève (DCAF).
Le PARJ2, quant à lui, soutient la mise en œuvre de la Politique Nationale de Réforme de la Justice (PNRJ) dans plusieurs régions du pays, dont Kinshasa, l'Ituri, le Kasaï et l'Équateur. La contribution de l'UE à ce programme s'élève à 35 millions d'euros, avec une mise en œuvre pilotée par un consortium incluant RCN, ASF et Trial.
Cette initiative de l'UE intervient alors que la situation carcérale en RDC reste préoccupante. Selon un rapport du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l'Homme (BCNUDH), publié récemment, 238 décès ont été enregistrés en prison au cours du premier semestre 2024, en raison de la surpopulation, des mauvaises conditions de détention, de l'insuffisance alimentaire et de l'accès inadéquat aux soins de santé. Ces chiffres représentent une augmentation de 22 % par rapport à 2023.