Cinq syndicats de magistrats ont été reçus ce mercredi par Dieudonné Kamulete Badibanga, Président de la Cour Constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), dans un contexte de tensions croissantes entre les magistrats et le ministre d'État, ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Lors de cette rencontre, le Président du CSM a exhorté les magistrats à se démarquer des pratiques conflictuelles et à privilégier le dialogue avec les autorités compétentes, notamment le ministre de la Justice. "L'opinion publique perçoit un bras de fer entre les magistrats et le ministre de la Justice, une image qui ne peut être acceptée. Il est essentiel que cette situation ne se reproduise plus de la même manière," a déclaré Dieudonné Kamulete Badibanga.
Il a insisté sur l'importance pour les magistrats de se comporter en hommes et femmes d'État, rappelant que les différends doivent être résolus par le biais des procédures appropriées et non par des confrontations publiques. "Il y a des problèmes, je répète. Venez voir l'autorité. Vous avez vos chefs. Vous devez être en collaboration avec le ministre de la Justice, non seulement en tant que magistrats, mais aussi en tant que syndicalistes," a-t-il ajouté.
Le contexte de cette rencontre est marqué par un conflit ouvert entre l'Intersyndicale des Magistrats du Congo et le ministre de la Justice, Constant Mutamba. L'Intersyndicale a vivement critiqué les récentes initiatives du ministre, notamment son dépôt des textes de loi relatifs aux réformes judiciaires. Les magistrats dénoncent également les propos du ministre, qu'ils jugent virulents et dangereux, accusant certains d’entre eux de faire partie d'un "réseau mafieux."
En réponse, Constant Mutamba avait réaffirmé sa détermination à poursuivre les réformes judiciaires en RDC, déclarant que "rien n'arrêtera cet engagement ferme" pour redresser la justice et redorer son image.
Le Président de la Cour Constitutionnelle a conclu en appelant à l'unité et à la coopération entre les différentes institutions pour réaliser la vision impulsée par le Chef de l'État, soulignant que "c'est le moment de regarder devant et de nous dire que les générations futures se souviendront qu'il y a eu des magistrats dignes à telle époque."