Le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, a annoncé que le général Jean-Claude Kifwa, commandant du centre militaire de Kamina, fait l'objet de poursuites pénales devant l'Auditorat Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Cette décision fait suite à une injonction du ministre, après qu'un collectif d'avocats a dénoncé les actes de torture et autres traitements inhumains et dégradants infligés à maître Faby Kabwende Mushibi, avocat près le Barreau du Haut-Lomami.
Selon le cabinet du ministre de la Justice, toutes les dispositions sont prises pour que justice soit rendue dans cette affaire. Le ministre a également félicité la justice militaire, en particulier l'Auditeur Général des FARDC et le Premier Président de la Haute Cour militaire, pour leur promptitude et leur efficacité dans la gestion de cette affaire.
Le contexte de cette poursuite judiciaire remonte au 19 août, lorsqu'un collectif d'avocats a organisé un sit-in devant la Haute Cour militaire à Kinshasa, dénonçant les violences subies par leur confrère. Ils ont ensuite déposé une plainte à l'Auditorat Général contre le général Kifwa, accusé d'avoir personnellement ordonné et supervisé les tortures infligées à maître Kabwende à Kamina, chef-lieu de la province du Haut-Lomami.
L'affaire a pris de l'ampleur après la diffusion virale d'une vidéo montrant maître Kabwende en train d'être violemment frappé par des forces de l'ordre, supposément les gardes du corps du général Kifwa. La vidéo montre l'avocat embarqué dans une jeep de l'armée, puis battu avec des coups de fouet avant d'être réembarqué, tout en criant "Mon général ! Mon général !".
Le bâtonnier Maurice Kanyama, porte-parole des avocats plaignants, a appelé à une mobilisation nationale des avocats pour dénoncer ce qu'il considère comme une menace contre toute la profession. "Nous espérons que la justice fera son travail. Nous avons fait notre part et avons adressé une copie de notre plainte à toutes les autorités de la République pour qu'elles s'impliquent et rétablissent les valeurs de l'avocat et de la justice dans notre pays", a-t-il déclaré.
Maître Kabwende aurait critiqué le comportement du général Kifwa sur les réseaux sociaux, ce qui pourrait avoir déclenché les représailles violentes. Ses collègues ont également exhorté l'avocat à se présenter devant la justice à Kamina pour fournir toutes les déclarations nécessaires à l'enquête.