RDC : l'ancien Vice-Ministre de la Justice Bernard Takaishe arrêté

Le vice-ministre de la justice, Bernard Takaishe à la prison de Makala/Ph ACTUALITE.CD

La Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) a exprimé mardi sa profonde préoccupation concernant l'arrestation de Bernard Takaishe, ancien Vice-Ministre de la Justice, survenue le 20 août 2024. Selon la FBCP, les circonstances de son arrestation et le flou entourant les motifs de sa détention soulèvent de sérieuses questions sur le respect des droits constitutionnels en RDC.

Tout a commencé le 19 août 2024, lorsque Bernard Takaishe a été contacté par téléphone par un haut cadre des Renseignements Militaires, anciennement connus sous le nom de DEMIAP, rapporte l’ONG. Arrivé au bureau, il n’a pas été reçu par l'officier en question. Le lendemain, le 20 août, Takaishe s'est à nouveau présenté à la DEMIAP, où on lui a demandé d'attendre. Cependant, au lieu d'une rencontre prévue, des agents de l'Agence Nationale de Renseignements (ANR) l'ont emmené et il est depuis détenu dans leurs locaux, sans que le motif exact de son arrestation ne soit officiellement communiqué, poursuit la même source.

Des sources non officielles laissent entendre que cette arrestation pourrait être liée à des conflits internes au sein de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti politique auquel appartient Bernard Takaishe, ajoute l’ONG. Si tel est le cas, la FBCP dénonce la méthode d'arrestation, qu'elle juge non conforme à la Constitution du 18 février 2006 et aux lois judiciaires en vigueur en RDC.

La Fondation rappelle que, même en cas de conflit politique, la détention d'un ancien ministre doit respecter les procédures légales et les droits fondamentaux, notamment le droit à un procès équitable. La FBCP appelle ainsi à la libération immédiate et inconditionnelle de Bernard Takaishe, arguant que sa fuite ne constitue pas un risque.

Dans un message publié peu avant son arrestation, Bernard Takaishe avait lui-même alerté sur la situation : « J'ai reçu, le samedi dernier à 15h47, un appel téléphonique d'une personne se présentant comme responsable de la DEMIAP, me demandant de le rencontrer ce lundi à son bureau. Étant donné que je ne me reproche de rien, j'ai décidé de répondre à cette invitation. Le présent message tient lieu d'alerte. »