Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a tiré la sonnette d'alarme mercredi 14 août dernier, en dénonçant les pratiques de dumping, de fractionnement de marchandises et de transbordement qui, selon lui, coûtent à la République démocratique du Congo (RDC) pas moins de 5 milliards de dollars chaque année.
Lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de la Communication et des médias, Patrick Muyaya, à Kinshasa, Julien Paluku a souligné l'importance de récupérer ces fonds pour les investir dans les infrastructures du pays. " Si nous récupérons ces 5 milliards de dollars et que nous les affectons aux infrastructures, cela représenterait 5 000 kilomètres de routes asphaltées chaque année", a-t-il déclaré. "En cinq ans, cela pourrait atteindre 25 000 kilomètres, permettant l'interconnexion de toutes les provinces."
Le ministre a également évoqué la nécessité de réviser le système fiscal du pays. Il a pointé du doigt la complexité actuelle, où un opérateur économique peut se retrouver face à une multitude de taxes imposées par différents agents, ce qui finit par décourager les investissements. "Nous avons compris, en tant que gouvernement, qu'il est crucial de réviser notre système fiscal pour le rendre plus compétitif et adapté à l'évolution du monde", a-t-il ajouté.
Julien Paluku a illustré son propos en citant l'exemple d'un investisseur dans la zone économique spéciale de Maloukou, qui, après avoir investi 50 millions de dollars pour la production de carreaux de faïence, s'est vu présenter une note de perception d'une taxe de 11 millions de dollars par un agent de l'État. "Ce genre de situation est inacceptable et doit être corrigé", a-t-il conclu.