Le ministre du Commerce extérieur de la République Démocratique du Congo (RDC), Julien Paluku Kahongya, a dénoncé mercredi lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, les pratiques frauduleuses de transbordement et de dumping qui privent l'État congolais de recettes importantes.
Paluku a expliqué que ces pratiques sont couramment utilisées par les États voisins de la RDC, qui profitent des conteneurs de marchandises destinés au Congo pour générer des revenus substantiels en les dédouanant sur leur territoire avant de les acheminer en RDC par des moyens discrets.
"Un ou deux conteneurs quittent la Chine, arrivent dans des pays voisins comme le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie, ou encore la Zambie, avant d’atteindre la RDC. Mais ce qui se passe, c’est que ces conteneurs sont ouverts sur les territoires étrangers, avec la complicité de certains Congolais. Les marchandises sont ensuite fractionnées et transportées en RDC sous le régime du commerce transfrontalier, faisant ainsi passer des conteneurs entiers inaperçus", a expliqué le ministre.
Julien Paluku a particulièrement souligné l'exemple du Rwanda, qui a ouvert un grand entrepôt pour accueillir des centaines de conteneurs. "Bien que ces marchandises soient officiellement destinées au Rwanda, elles sont en réalité destinées à la population congolaise. Le Rwanda, avec ses 10 à 11 millions d'habitants, ne peut consommer de telles quantités. Les marchandises arrivent dans cet entrepôt, puis sont progressivement acheminées en RDC, privant ainsi notre pays de recettes fiscales importantes."
Cette méthode, qui inclut même l'utilisation de vélos ou de personnes vivant avec un handicap pour transporter les marchandises, permet aux pays de transit de gagner des recettes considérables, au détriment de la RDC.
Julien Paluku a également souligné la gravité du dumping, une autre pratique utilisée pour inonder le marché congolais de produits étrangers à des prix anormalement bas, menaçant ainsi l'économie nationale.
Le ministre a appelé à une vigilance accrue pour contrer ces pratiques et protéger les recettes de l'État, tout en rappelant que ces actes de fraude nuisent gravement à l'économie congolaise.