La crise au sein du parti Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS) devient de plus en plus persistante malgré les assurances données par Félix Tshisekedi sur un éventuel retour à l'ordre. Augustin Kabuya, devenu persona non grata et déchu dimanche dernier par la convention démocratique du parti(CDP), ne s'avoue pas vaincu. Il annonce avoir créé une commission d'identification des membres des composantes constituant la convention démocratique du parti pour la session 2023-2028.
Dans sa décision rendue publique mardi 12 août, Augustin Kabuya éclaircit la mission de ladite commission, laquelle s'éclate en quatre points:
—Établir la liste de tous les membres du Parti exerçant des fonctions politiques au niveau national, en qualité des Députés, Sénateurs, Ministres et Mandataires publics;
—Dresser une liste de ces membres relativement aux catégories fixées par l'article 30 des statuts avec indication de leurs adresses physiques, coordonnées téléphoniques et autres données de localisation facile;
—Constituer une liste effective des membres de la Convention Démocratique du Parti;
—Rédiger un rapport à remettre au Secrétaire Général faisant office de Président ad intérim du Parti dans un bref délai.
En effet, cette commission d'identification, composée de onze membres, tous nommés par le secrétaire général. Elle sera dirigée, précise-t-il, par un coordonnateur,
deux Coordonnateurs adjoints, un Secrétaire rapporteur, un Secrétaire rapporteur adjoint, un chargé des finances, un chargé des finances adjoint, et des quatre membres.
Dans ce contexte de strabisme politique au sein de l'UDPS, il y a d'ores et déjà une bipolarisation de la convention du parti au pouvoir. Celle qui a relevé Augustin Kabuya de ses fonctions du secrétaire général puis l'a remplacé par un intérimaire, et celle pour laquelle ce dernier a mis sur pied une commission d'identification. Cette méfiance entre membres du parti du sphinx, donne visiblement un coup d'arrêt à son bon fonctionnement et pourrait occasionner sa fragilisation.
Près d'un mois et demi, plusieurs cadres du parti présidentiel exigent le départ d'Augustin Kabuya, qu'ils accusent de plusieurs griefs notamment la gestion égocentrique du pouvoir, le népotisme, le clientélisme, le manque de vision, la dictature, etc. Plusieurs déclarations et mouvements étaient organisés pour demander son départ de la tête du parti d'Étienne Tshisekedi. Lors de sa session extraordinaire du dimanche 11 août dernier, la CDP avait estimé que cette dynamique contre son autorité mettait le parti dans situation de confusion totale, d'où sa résolution de remplacer l'ex secrétaire général par Déogratias Bizibu pour assumer son intérim. En réaction, l'élu de Mont-Amba avait crié à la violation du statut du parti, en son article 30. Appelant au boycott de cette décision, Kabuya avait exprimer son intention de l'attaquer en justice.
Samyr LUKOMBO