En République Démocratique du Congo, la représentation des femmes dans les postes de décision reste insuffisante. Comment inverser cette tendance et accompagner les femmes/ jeunes filles pour qu'elles s'épanouissent et deviennent les actrices du changement ? Actualité.cd a posé cette question à Anastasie Kabanga, fondatrice de l'association « Tout pour le leadership des femmes ».
Selon elle, il est crucial d'investir dans le développement du leadership féminin dès le plus jeune âge.
"Le mentorat est un levier essentiel pour l'émancipation et l’épanouissement des jeunes filles. C'est un accompagnement personnalisé qui leur permet de gagner en confiance, de définir leurs objectifs et de surmonter les obstacles afin de devenir des vraies actrices du développement. C'est comme avoir une boussole pour naviguer dans un monde complexe", explique-t-elle.
Pour Anastasie Kabanga, les programmes de mentorat, pour un bon accompagnement des filles, doivent être adaptés au contexte congolais.
" Ils doivent prendre en compte les spécificités culturelles, les défis socio-économiques et les aspirations de chaque jeune fille. Il est crucial de proposer des formations en lien avec les réalités du terrain, de favoriser l'échange intergénérationnel et de déconstruire les stéréotypes de genre", souligne-t-elle.
Elle cite en exemple les programmes « Karibu Leadership » d'ActionAid RDC et « Jeunes Filles, Futures Leaders » d'ONU Femmes RDC, qui ont permis d'accompagner de nombreuses jeunes Congolaises; ainsi que différentes sessions de coaching et mentorat des jeunes filles offertes par son association.
Cependant, elle souligne que ces initiatives se heurtent à plusieurs défis : la réticence des jeunes filles, le manque de financement, les stéréotypes sociaux et le déficit de modèles féminins inspirants.
Pour surmonter ces obstacles, Anastasie Kabanga propose plusieurs recommandations :
- Des politiques publiques volontaristes : "imposer des quotas de femmes dans les instances de décision, encourager les entreprises à promouvoir la diversité et investir dans l'éducation des filles".
- Un soutien financier renforcé : "Accroître les budgets alloués aux programmes de mentorat".
- Une sensibilisation accrue de la population afin de lutter contre les stéréotypes de genre et valoriser les réussites des femmes.
- Créer des espaces d'échange ou des réseaux de femmes leaders pour favoriser l'entraide et le partage d'expériences.
Nancy Clémence Tshimueneka