L'Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme(ASADHO) dit être vivement préoccupée par la détention illégale de onze personnes pour le besoin d'enquêtes, en rapport avec la mort, en avril dernier, d'un des gardes du corps du président de la République.
Dans un communiqué de presse rendu public ce lundi 5 juillet, consulté par ACTUALITÉ.CD,
cette ONG des droits de l'homme peste sa colère sur le refus à ces personnes, détenues il y a quatre mois au camp Tshatshi, d'avoir accès ni aux membres de leurs familles, ni aux avocats, et ce, en violation de l'article 18 de la constitution.
«L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, ASADHO en sigle, est vivement
préoccupée par la détention illégale de plusieurs personnes arrêtées en rapport avec la mort du garde de corps du Président TSHISEKEDI, en avril 2024. En date du 11 avril 2024, un des gardes du corps du Président de la République, Monsieur José MBEMBA, est retrouvé mort, devant le bureau de la Régideso, dans la commune de Masina, à Kinshasa. A cette occasion plusieurs personnes ont été arrêtées pour le besoin d’enquêtes. Les unes au lendemain de la découverte du corps de Monsieur José MBEMBA, alors que d’autres ont été ramassées plusieurs jours après dans un bistrot, dans la commune de Bandalungwa, où l’infortuné aurait regardé un match de football avant son décès. Ces personnes ont été conduites au Camp Tshatshi où elles ont été détenues pendant 4 mois sans accès aux membres de leurs familles ni aux avocats, en violation de l’article 18 de la
Constitution qui dispose que « …la personne gardée à vue a le droit d’entrer immédiatement en contact avec sa famille ou avec son conseil … », écrit Jean-Claude Katende, coordonnateur de l'ASADHO.
Par ailleurs, cette structure déplore le fait que ces personnes n'aient été présentées à une autorité judiciaire depuis leur détention, ce qui constitue encore une violation de l'article 18 de la constitution, qui dispose que la garde à vue ne peut excéder quarante-huit heures.
«Quatre mois après, ces personnes n’ont jamais été présentées à une autorité judiciaire
compétente pour vérifier leurs conditions de détention, et c’est en violation de l’article 18 de la Constitution qui dispose que « …la garde à vue ne peut excéder quarante-huit heures. A
l’expiration de ce délai, la personne gardée à vue doit être relâchée ou mise à la disposition de
l’autorité judiciaire compétente », regrette-t-elle.
Et d'ajouter :
«L’ASADHO s’inquiète du fait que toutes les garanties prévues par la Constitution pour assurer à toute personne mise en cause une meilleure défense sont systématiquement violées par l’ANR
dans une impunité totale. Elle alerte sur le fait que l’arbitraire est le lot quotidien des personnes qui sont en détention au Camps Tshatshi et à l’ANR, lieux de détention dont le Président TSHISEKEDI avait déjà
ordonné la fermeture en 2019.»
Ainsi, l'ASADHO recommande au président de la République d'ordonner à l’ANR de respecter la Constitution et les lois de la république relatives à l’arrestation et la détention des citoyens; de sanctionner tous les agents de l’ANR impliqués dans la détention illégale de personnes arrêtées dans le dossier de la mort de Monsieur José MBEMBA. À l'ANR, elle recommande de respecter la Constitution et les lois de la République en matière d’arrestation et de
détention des citoyens ; de s’abstenir de tout acte de violations des droits humains reconnus aux personnes arrêtées et détenues dans ses locaux; de libérer les 11 personnes qui sont en détention dans ses locaux ou de les transférer immédiatement devant une autorité judiciaire compétente.
Durant la campagne électorale de 2018, Félix Tshisekedi avait annoncé la fermeture des cachots de l'agence nationale des renseignements à l'époque de Kalev Moutond, qui avait brillé par des arrestations en cascade sous joseph joseph Kabila.
Samyr LUKOMBO