UDPS : l'ASADHO craint que la lutte interne ait un impact négatif sur la gouvernance du pays

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Le parti présidentiel, l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) est depuis quelque temps secoué par des guerres intestines dont la raison est loin d'être celle de son amélioration, encore moins de celle du pays. C'est ce qu'a estimé Jean-Claude Katende, coordonnateur de l'association africaine pour les droits de l'homme (ASADHO). Il  l'explique, lui, par des raisons d'intérêt égoïste. 

Pour cet activiste des droits de l'homme, l'UDPS en sortira affaiblie en dépit de la solution qui sera trouvée, et dit craindre que cette guéguerre impacte négativement la gouvernance du pays.

« La lutte au sein de l'UDPS n'est pas une lutte pour l'amélioration de la gouvernance du parti ou du pays, mais une lutte de " tu as trop mangé, laisse nous la place qu'on mange aussi”. Quelle que soit la solution qui sera trouvée, le parti en sortira affaibli. Ce qui impactera négativement aussi la gouvernance du pays. Ceci est un indicateur de ce qui se passera dans ce parti à la fin de ce dernier mandat du président Tshisekedi », a écrit Jean-Claude Katende sur son compte X.

Depuis plus d'une semaine, les violons ne s'accordent plus entre Augustin Kabuya, secrétaire général de l'UDPS, et certains cadres du parti présidentiel. Plus de 30 secrétaires nationaux, des jeunes ainsi que quelques fédérations ont, tour à tour, désavoué le chef de la majorité parlementaire, qu'ils accusent de plusieurs griefs, notamment le manque de vision, le clientélisme, la gestion solitaire et personnalisée du parti, immoralité, incivisme ainsi que l'incompétence.

Samedi 13 juillet, Eteni Longondo, ex-ministre de la santé, et Gecko Beya, un membre influent de l'UDPS, avaient battu le pavé pour exiger le départ d’Augustin Kabuya. Accompagnés d'une marée humaine composée des parlementaires debouts très en colère, des opposants au sein de la majorité au pouvoir avaient pris d'assaut la devanture du quartier général cette emblématique formation politique, brandissant un cadenas, message envoyé à Kabuya de ne plus franchir le portillon de la 10ème rue.

Néanmoins, l'élu de Mont-Amba peut compter jusqu'alors sur l'exécutif du parti, sur la fédération de Lubumbashi ainsi que sur une frange des jeunes, qui lui ont réitéré leur confiance, lui demandant en même temps de remplacer ses frondeurs qui, à travers leur acte, se sont auto exclus. 

Malgré la retraite de Kisantu en janvier et le congrès extraordinaire en août 2023, dont les résolutions avaient conféré à Augustin Kabuya des attributions particulières et le pouvoir d'engager pleinement l'UDPS pendant 5 ans d'empêchement de Félix Tshisekedi, ses frondeurs exigent, à l'unanimité, l'organisation d'un congrès devant tabler sur «les problèmes liés à la mégestion» du parti d'Étienne Tshisekedi, père biologique de l'actuel chef de l'État et opposant historique de la RDC.

Samyr LUKOMBO