RDC- Criminalité Urbaine : vers l'évaluation de l’opération « Panthère Noire » pour la rendre plus "efficace"

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Bagarre entre Kulunas à Kinshasa. Ph. Droits tiers.

Près de trois mois après son lancement, le gouvernement de la République envisage déjà de procéder à l'évaluation de l'opération " panthère noire". Il s'agit d'une initiative, présentée à l'exécutif national par l'ancien ministre de l'intérieur, sécurité et Affaires Coutumières pour lutter contre le banditisme urbain et la criminalité. Ceci ressort de la note d'information présentée vendredi 28 juin 2024 lors de la 3è réunion du conseil des ministres par le vice-ministre en charge des Affaires Coutumières Mwami Jean-Baptiste Ndeze au nom de Jacquemain Shabani Lukoo, VPM, ministre de l'intérieur, sécurité, décentralisation et Affaires Coutumières

« Face au banditisme et à la criminalité déplorés dans certaines villes du pays dont Kinshasa dans quelques quartiers, la nécessité d’une évaluation de l’opération « Panthère Noire », en appui aux Unités Territoriales, a été motivée pour la rendre plus efficace. Il a poursuivi son intervention par la présentation de la situation des sinistres et catastrophes avant de chuter sur la situation aux frontières tout en rassurant de l’attention du Gouvernement sur ces dossiers, et le Conseil en a pris acte », dit le compte rendu de la réunion.

L'opération "panthère noire" est exécutée par la Légion Nationale d'Intervention (LENI) en appui aux unités de la police territoriale. Le bien-fondé de cette opération d’envergure de la police se justifie par le fait que la Légion Nationale d'Intervention, comme réserve générale de la police nationale, a pour mission de renforcer les commissariats provinciaux lors des émeutes ou de toute autre opération de police. Elle est chargée notamment d’exécuter des opérations antiterroristes, de participer à la lutte contre toute mutinerie dans une prison, de participer à la lutte contre des actes de grand banditisme et de participer à la sécurisation d'un procès à haut risque.

Cette annonce du gouvernement intervient au moment où le phénomène "Kuluna" refait surface dans plusieurs villes du pays et dans certains quartiers de la ville-province de Kinshasa, au grand désarroi des Kinois et Kinoises.

D'après plusieurs témoignages, certains quartiers de Kinshasa enregistrent des bagarres rangées entre les groupes de gangs des quartiers ou des communes voisines. Face à cette situation, les bourgmestres sont souvent impuissants et ont toujours sollicité l'implication tant de l'exécutif provincial que de l'exécutif central pour le renforcement des dispositifs sécuritaires.

Clément MUAMBA