Les femmes de la province du Sud-Kivu saluent la nomination par le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de Judith Suminwa Tuluka comme première ministre et espèrent qu'elle va relever les défis tant sociaux que sécuritaires.
"Nous saluons la nomination d'une femme comme Premier ministre et nous savons qu'elle va mieux faire le travail. Cette nomination prouve que la femme est capable de développer le pays," souligne Bikiyo, une femme vendeuse de poissons au marché de Nyawera.
Pour Adeline Munyerenkana, habitante du Sud-Kivu, c'est l'occasion pour la femme de contribuer au développement du pays.
"Tout en félicitant madame Judith Suminwa Tuluka, nous lui recommandons d'être une mère pour la nation congolaise. C'est vrai, il y a beaucoup de défis, mais le moment est opportun pour les relever, surtout dans le secteur du développement et celui de la sécurité. C'est le moment pour que la femme mette à contribution tout son pouvoir pour la paix, la sécurité, le social que nous espérons être au centre de ses actions," précise-t-elle.
Dorothée Masirika qui est députée de la RDC dans l'Est Africa Community estime que la première ministre Judith Suminwa Tuluka a besoin du soutien du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et de tous les hommes.
"Elle entre dans un contexte tellement difficile. Il y a la guerre dans l'Est de la RDC, nous avons une économie qui est par terre, donc nous demandons au chef de l'État de lui donner des moyens pour qu'elle puisse bien asseoir sa politique et faire en sorte que le pays puisse aller de l'avant. Il faut qu'on lui donne les moyens pour qu'elle puisse bien faire son travail. Que le peuple congolais sente qu'on a eu un Premier ministre femme. Elle doit faire la différence. Et cela sera réel à partir des efforts de tout un chacun," insiste Dorothée Masirika, députée de la RDC à l'Est Africa Community.
Agnès Sadiki, une des pionnières du mouvement Rien sans les femmes, ministre honoraire du budget et porte-parole du gouvernement provincial, croit que le président a adapté la Constitution au contexte actuel.
"Je pense qu'on est en train de réadapter notre Constitution avec le réalisme. Le premier défi auquel elle va faire face, c'est d'abord la composition de son gouvernement, qui doit être un gouvernement de petite taille," note Agnès Sadiki.
Et de préciser.
"Un autre défi que je trouve très urgent, c'est l'administration. Nous, les femmes, nous attendons qu'elle impose la parité à tous les niveaux, d'abord dans son gouvernement et dans les provinces," ajoute Agnès Sadiki.
Pour sa part, Brigitte Akonkwa, présidente provinciale du syndicat des chefs des travaux et assistants Synacass, la première ministre est appelée à se distinguer des hommes en mettant le social en première position.
"Madame la première ministre Judith, devrait accélérer le rythme en matière de la couverture santé universelle, accélère le rythme en matière d'investissement, devrait accélérer le rythme en matière de sécurité, parce que sans la paix, rien n'est possible, tout sera difficile. Je voudrais qu'elle puisse mettre un accent particulier sur l'agriculture, l'élevage. Nous souhaiterions qu'elle puisse s'efforcer de travailler pour que la justice soit effective dans notre pays. Que ceux qui doivent être sanctionnés le soient pour permettre à ce que ceux-là qui vont les remplacer puissent mettre du sérieux dans la gestion du pays," explique Brigitte Akonkwa.
Toutes ces femmes ont demandé l'accompagnement des hommes politiques, des leaders politiques et de tous les hommes pour faciliter la tâche à la Première ministre Judith Suminwa Tuluka.
Justin Mwamba