Lutundula:  « il est inadmissible et contradictoire que l'OIF, qui doit défendre et promouvoir les valeurs de la Francophonie, reste aphone et inactive face à l'agression avérée de la RDC par le Rwanda »

Louise Mushikiwabo
Louise Mushikiwabo

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), gardienne des valeurs francophones, se trouve sous le feu des critiques pour son silence face à la crise en RDC, exacerbée par l'agression du Rwanda, également membre de l'OIF.

À l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie, le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères et Francophonie de la RDC, a émis un communiqué soulignant l'inaction de l'OIF devant l'escalade du conflit au Nord-Kivu, marqué par l'invasion des troupes rwandaises et le soutien au groupe terroriste M23.

« En effet, il est inadmissible et contradictoire que l'OIF, qui doit défendre et promouvoir les valeurs de la Francophonie, reste aphone et inactive face à l'agression avérée de la RDC par le Rwanda, dont les troupes ont envahi la province du Nord-Kivu, soutiennent un groupe terroriste le M23 et se livrent à des crimes de guerre et contre l'humanité sur le territoire congolais. Ces actes, qui violent incontestablement la Charte de la I’francophonie, celle des Nations Unies et les autres instruments juridiques qui régissent les relations internationales, doivent être condamnés sans équivoque par notre Organisations », dit le chef de la diplomatie congolaise. 

Et d’ajouter: « Il est évident que par son attitude actuelle, l'OIF ne favorise ni l'unité entre ses membres, ni la confiance en elle. Bien au contraire, elle incite au doute et au désengagement. Il est donc grand temps, pour ceux qui ont en charge la gestion de notre organisation, de se ressaisir et de prendre des initiatives courageuses afin que notre organisation contribue véritablement à la solution de la crise sécuritaire à l'Est de la RDC et ce faisant, au rétablissement de la confiance entre ces deux membres en conflit et de la paix dans la région des grands Lac. La Francophonie ne peut espérer prospérer et continuer à susciter de l'intérêt en elle que si elle se réconcilie avec ses valeurs et sa Charte ».

Cette position, jugée contradictoire avec les principes de solidarité, de paix, et de respect des droits humains prônés par l'OIF, interpelle sur l'efficacité et l'engagement de l'organisation dans la résolution des conflits au sein de ses États membres.

Le Ministre a rappelé que la RDC, seconde plus grande nation francophone, demeure attachée aux idéaux de la Francophonie, mais exige une réaction concrète de l'OIF face à la situation. Il appelle à des initiatives courageuses pour rétablir la paix et la confiance entre les membres en conflit.

Ce communiqué intervient alors que la RDC se prépare à réaffirmer sa vision de la Francophonie au prochain sommet en France, en octobre 2024, soulignant son rôle crucial dans l'avenir de la communauté francophone mondiale.

L'affaire met en lumière les défis auxquels l'OIF est confrontée en matière de diplomatie et d'action collective, notamment dans la gestion des crises internes à la communauté francophone.