Tous les ans, le 8 mars, le monde célèbre la journée internationale des droits de la femme. La Ministre Congolaise du genre, de la famille et des enfants avait lors du lancement des activités du mois de mars invité toutes les femmes à compatir avec les victimes de la guerre de l'Est en mettant une tenue noire lors des différentes activités du 08 mars.
Dans certains endroits de la capitale congolaise, cet appel semble n'avoir pas trouvé d'échos. 70 % des femmes rencontrées ce vendredi à Gombe n'ont éprouvé aucun intérêt à mettre du noir.
"Pourquoi mettre du noir au moment où aucune action ne fait aboutir à la paix ?" S'interroge Viviane, chef des travaux dans un établissement universitaire.
Pour elle, compatir avec le peuple congolais, c'est s'unir à sa souffrance en lui apportant un soutien matériel, physique et financier, mais surtout militer pour sa cause. "Les ministres, les députés doivent commencer par renoncer à leurs émoluments ou consacrer une bonne partie de ces derniers à l'assistance aux victimes de l'Est. Ils doivent prendre en charge tous les déplacés en leur cherchant des occupations auxquelles ils peuvent s'adonner en attendant la fin de la guerre."
Mettre du noir. Mais pour quel objectif ? S'interroge Josiane Koïka, étudiante à l'ISC qui estime que mettre la tenue noire ne pourra en aucun cas ramener la paix si des actions concrètes et sévères ne sont pas engagées. « Tant qu'on ne prendra pas conscience de la souffrance de cette population tout en engageant des actions sévères pour la sauver, la lutte sera toujours vaine. » On doit éviter de se plaindre et agir. »
"La journée du 08 mars devrait garder son statut festif", estime Anne Ngindu, commerçante et économiste de formation, qui invite la population congolaise à communier en vérité à la souffrance des victimes de l'Est pour les aider à retrouver le plus vite possible la paix.
On doit éviter la mascarade. Cette situation est délicate et on doit compatir en toute sincérité pour aider nos frères et sœurs et poser des actes pour faire parler de nous.
En revanche, Marina Kisiete, commerçante ambulante salue cette mesure prise par la ministre.
"On a fait voir à la face du monde que nous ne sommes pas dupes, on comprend tous les enjeux autour de cette guerre. C'est pourquoi on devrait tous être en noir pour montrer à nos frères et sœurs de l'Est qu'ils ne sont pas seuls. On souffre avec eux et on se bat pour eux."
Une décision également saluée par Judith Moyo qui estime que cette tenue devrait se porter tout le mois de mars. "La compassion pour nos frères et sœurs de l'Est, on l'a et on doit la prouver au quotidien dans nos actes. C'est pourquoi on doit chaque jour avoir un insigne noir pour rappeler à tous qu'on n'a pas droit à la distraction, on est en deuil et on doit se battre pour notre pays."
Nancy Clémence Tshimueneka