19 000 femmes meurent chaque année en RDC de causes liées à la maternité, selon un rapport publié par UNFPA. Ainsi, la RDC fait partie des six pays qui totalisent à eux seuls la moitié des décès maternels au niveau mondial.
Or, certains cas de mortalité maternelle et infantile peuvent être empêchés par la planification familiale, souligne le docteur Simon Kalubi, médecin directeur au centre hospitalier Ma santé d'abord de Limete à Kinshasa.
Cette planification, selon lui, doit passer par l'utilisation des moyens pour réduire le risque d'une grossesse non souhaitée ou la contraception.
"Un exercice qui nécessite de consulter au préalable un personnel de santé pour s'assurer de la compatibilité du corps avec la méthode à utiliser," renchérit Don Momat, expert en santé sexuelle et reproductive (SSR).
"Lorsqu'il s'agit des contraceptions qui sont censées arrêter la fertilité pendant un bon moment, surtout pour ce qui est des méthodes à base d'hormone ou de contraception par stérilisation telle que la vasectomie, il faut au préalable une consultation médicale. L'âge, l'état de santé, quand est-ce que vous comptez à nouveau mettre au monde ou pas et tant d'autres facteurs influent sur la méthode," a-t-il dit.
L'expert distingue ainsi différentes méthodes contraceptives qu'il classe en 3 catégories : (1) méthodes hormonales (implant, Diu, v.) ; (2) mécaniques (abstinence, méthode du calendrier, méthode de l'observation de la température), la MAMA (méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée) ; (3) et la contraception par stérilisation (vasectomie, stérilisation féminine).
Bien que dépendant d'une méthode à une autre, les contraceptifs peuvent, selon Dr. Simon Kalubi, causer des maux de tête,l'apparition des problèmes de peau tel que l'acné, des saignements irréguliers entre les règles ,( les règles deviennent soit trop fréquentes, soit trop espacées, voir l'absence complète de saignements "aménorrhée"), ainsi que d'autres manifestations plus rares telles que la diminution ou l'augmentation du poids, la modification de l'humeur, la modification de la libido, des troubles vaginaux (sécheresse vaginale), tension ou écoulement au niveau des seins.
Dans les manifestations graves, la pilule œstroprogestative peut être à l'origine de la formation d'une thrombose. Ce type de pilule ne peut être utilisé par les femmes présentant un risque de thrombose, renseigne le médecin.
Selon lui, l'utilisation de certaines méthodes dans la durée peut conduire à la stérilité.
"Dans le cas des injections, le temps d'attente pour retrouver la fertilité peut être de trois à douze mois après la dernière injection. Il y a aussi risque d'ostéoporose en cas d'utilisation très prolongée (surtout si facteurs de risque supplémentaires)".
Pour prévenir toutes ces conséquences désastreuses, Dr. Simon Kalubi recommande également des examens médicaux avant l'utilisation de chaque contraceptif. Et la consultation d'un gynécologue pour les femmes présentant déjà ces signes afin d'une prise en charge adéquate.
Nancy Clémence Tshimueneka