De nombreuses femmes après l'accouchement ressentent de l'anxiété, un sentiment qui peut les caractériser jusqu'à une année après la naissance du bébé, selon Josué Ozowa Latem, psychothérapeute et psychologue clinicien.
Ce phénomène appelé « dépression post natale » est dû, d'après Marie Chantal Kankolongo (sage-femme), aux énormes bouleversements physiques et émotionnels qu'a subi la maman depuis la grossesse jusqu'à l'accouchement.
"Cette dépression peut se manifester par une profonde tristesse sans raison chez la maman, des pleurs inexpliqués, un épuisement permanent, un trouble de sommeil, un sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive (impression d'être un mauvais parent), l'irritabilité, la tendance à s'isoler et la conduite désordonnée, mais aussi une difficulté à créer un lien avec le nouveau-né," explique l'infirmière.
Comment aider les femmes à vivre la période d'après accouchement sans déprimer ?
Le psychoclinicien appelle les maris ou les époux à être des supports affectifs, de soutien pour leurs partenaires.
"Ils doivent se montrer réceptifs et attentionnés depuis le début de la grossesse jusqu'après l'accouchement. Ils doivent accompagner leurs épouses dans chaque étape, savoir leur parler, les réconforter et leur remonter le mental en cas de besoin, les couvrir de beaucoup de tendresse et d'amour parce qu'elles traversent une période très cruciale de leur vie", a-t-il dit.
Pour les mamans qui vivent seules sans aide, le psychothérapeute les appelle à avoir une image positive d'elles-mêmes, à éviter de vivre sous stress et à être positives et confiantes dans chaque circonstance.
La sage femme appelle également l'entourage de ces mères à les soutenir et à les encourager avec des mots doux pendant la grossesse et après l'accouchement, à prendre garde à tout propos qu'ils peuvent tenir à l'égard de la maman et du bébé pour remettre la génitrice en confiance.
À l'en croire, les sages-femmes ne sont tout de même pas exclues dans ce processus d'accompagnement.
"Les sages-femmes doivent aider les mamans depuis les consultations prénatales (CPN) avec des conseils, une éducation sanitaire centrée sur chaque femme selon son cas (CPN recentrée). » Elles doivent entourer ces femmes d'amour et d'affection, ne pas les juger, les écouter dans chaque situation et les rassurer chaque fois en cas de besoin" a-t-elle dit.
Et d'ajouter :
"Les hommes doivent aussi accompagner leurs femmes aux CPN pour jouer au relais de la sage-femme à la maison. Par la nouvelle approche qu'on a : « soins de maternité respectueux, la sage-femme est tenue de faire preuve d'une attitude de bienveillance à l'égard de la femme enceinte, à l'égard du bébé encore dans le ventre, à l'égard de ceux qui accompagnent la maman lors de séances des CPN et même lors de l'accouchement."
Pour les femmes souffrant de ces traumatismes, Josué Ozowa Latem recommande de les amener chez le psychiatre qui peut leur prescrire les produits et le psychologue clinicien pour l'accompagnement psychologique.
Nancy Clémence Tshimueneka