M23 : « Je suis certain qu'aujourd'hui, nous devons prendre de grandes décisions de chasser l'ennemi de notre territoire », Général Chirimwami, à l’occasion d’une cérémonie d'hommages aux deux soldats sud-africains tués près de Sake 

Photo d'illustration
Général Peter Cirimwami

Une cérémonie d'hommage a été organisée ce mardi 20 février à Goma, en mémoire de deux soldats sud-africains, tués lors du bombardement mené par le M23 à Mubambiro, près de Sake dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). C’était avant le rapatriement de leurs corps dans leur pays d’origine, l'Afrique du Sud, qui devrait intervenir dans l’après-midi de ce même mardi. Dans son mot prononcé à cette occasion, le gouverneur militaire ad intérim du Nord-Kivu, le général major Peter Chirimwami, a indiqué que la mort de ces soldats, armes à la main, devra constituer une raison d’engagement plus fort afin d'en finir, une fois pour toute, avec la rébellion  M23 et ainsi libérer toutes les zones occupées.

«Même quand nous perdons certains de nos membres aux fronts, nous devons plus être engagés. La meilleure façon de venger un compatriote en guerre, c'est combattre l'ennemi et le défaire. J'ose croire que cette triste disparition va nous donner encore beaucoup plus de courage et d'engagement. Je suis certain qu'aujourd'hui, nous devons prendre de grandes décisions pour chasser l'ennemi de notre territoire », a dit le général-major Peter Chirimwami, gouverneur militaire ad intérim du Nord-Kivu.

Et d’ajouter : 

« C'est le territoire africain pour lequel nous devons combattre tous. Il n'y aura pas l'échec d'un contingent, il y aura l'échec des africains. Il n'y aura pas la victoire d'un contingent, il y aura la victoire des africains. C'est vrai, en compagnie avec les Nations-Unies. Nous pensons que nous devons être forts en ce moment difficile et compatir avec les familles biologiques respectives qui ont perdu  les leurs ». 

Le 14 février 2024, deux soldats sud-africains ont été tués et trois autres blessés lors d'un incident survenu dans le cadre de la mission de la Force régionale de la SADC. Cet événement tragique a ravivé les préoccupations quant à la sécurité des troupes déployées dans la région instable de la République démocratique du Congo (RDC).

La Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) a confirmé qu'une bombe de mortier avait touché une base militaire du contingent sud-africain, causant des pertes et des blessures parmi les soldats. Cette base fait partie de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), une initiative visant à soutenir le gouvernement congolais dans ses efforts pour restaurer la paix et la stabilité dans la région.

Cependant, les circonstances exactes de l'attaque restent floues. Alors que la SANDF évoque un tir indirect, la SADC parle plutôt d'une attaque à la bombe. De son côté, le gouvernement congolais attribue l'incident à un pilonnage du camp sud-africain par l'armée rwandaise et le M23, faisant partie d'une série d'attaques récentes dans la région.

Sur le terrain, de nouveaux affrontements opposent depuis ce mardi matin les FARDC, appuyées par les jeunes combattants dits « Wazalendo » à la coalition M23/RDF au village Ndumba, à 2 Km de Bweremana, sur la route Sake-Minova, dans le territoire de Masisi. Selon le président de la société civile de Bweremana, Florry Musanganya, ce sont les patriotes Wazalendo qui ont lancé l’assaut, dans l’objectif de réoccuper l’agglomération de Shasha, qui est sous contrôle du M23, coupant, ainsi, le trafic entre Sake et Minova, seule voie d’approvisionnement en vivres et divers autres produits, qui restait pour la ville de Goma et ses environs.

Jonathan Kombi, à Goma