Reprise des combats ce mardi, 13 février 2024, entre la coalition FARDC-Wazalendo et les rebelles du M23/RDF à Muranga, à au moins 2 kilomètres de Sake, sur la route qui mène vers Minova, en passant par Shasha, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Selon plusieurs sources dans la région, les rebelles ont tenté sans succès, de déborder, la nuit dernière, certaines positions des FARDC et des Wazalendo, sur plusieurs axes.
« Ce matin, il y a eu reprise des combats sur l'axe Muranga, à au moins 2 Km de Sake, c'est sur la route qui mène vers Minova, en passant par Shasha. Les rebelles sont roches de la cité, sur la colline Karongora. C'est non loin de l'institut Sake. Je compte aussi me déplacer pour Goma. On n'a pas de choix. Tout peut changer à tout moment. Les rebelles larguent des bombes, partout où ils veulent. Toute la cité se vide. Les déplacés qui étaient à Zaïna fuient de nouveau. Ils prennent la direction de Goma », témoigne Olivier Mungwiko, acteur de la société civile de Sake qui s’apprête également à quitter la zone.
En dépit de la pression maintenue par le M23, l’armée et les miliciens “patriotes” contrôlent toujours Sake. «La situation reste confuse depuis ce matin ici à Sake. Presque tout le monde a pris fuite, parce que l'ennemi n'est pas très loin de Sake. Sake se vide de nouveau de ses habitants. Ils prennent la direction de Goma. Nous signalons, cependant, la présence des FARDC en collaboration avec les Wazalendo qui contrôlent toujours la cité de Sake», a indiqué un journaliste basé à Sake.
« C'est depuis hier jusqu'à ce matin que la population est en train de fuir Sake. Il y a beaucoup de militaires dans la cité. Pour l'explosion d'hier dans le site des déplacés de Zaïna, on a compté au moins trois morts et 15 blessés » témoigne un autre habitant joint depuis Sake.
Les combats s’approchent de la cité de Sake, la peur gagne de plus en plus la population qui fuit craignant des projectiles d’obus. Lundi, une bombe larguée par le M23/RDF, à partir de la colline Kihuli a fait au moins trois morts et 15 blessés, dans le site des déplacés de Zaïna, près de Sake.
« Hier, vers 16h, une bombe larguée par le M23, à partir de la colline Kihuli, est tombée dans le camp des déplacés de Zaïna, c'est sur l'axe Sake-Kitshanga. L'explosion a causé deux morts sur place et 14 blessés graves. Les blessés ont été acheminés vers la ville de Goma. Pour l'instant, la situation n'est pas bonne, parce que les rebelles sont aux alentours de la cité de Sake. Je peux estimer qu'ils sont à 2 km. Donc, ça peut barder à tout moment. Parce que leur présence est signalée vers les collines Lutobogo, Karungura, Kihuli et Ngumba. Donc, ça peut changer à tout moment », dit le journaliste qui a requis l’anonymat pour sa sécurité.
C'est dans ce contexte que le vice-premier ministre et ministre de la Défense, Jean Pierre Bemba et le chef d’état-major général des FARDC, le général Christian Tshiwewe, ont fait, le week-end dernier, le déplacement de Goma pour s’enquérir de la situation. Après échange avec plusieurs couches de la population, dont les membres des familles victimes des explosions des bombes, leur délégation s'est rendue à Sake pour redonner du moral aux militaires aux fronts.
Une accalmie relative s'observe, cependant sur le front de Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo. C'est après des violents combats, opposant, lundi, les Wazalendo aux rebelles du M23/RDF, près du marché Ruhunda. Plusieurs sources ont confirmé la reprise, par les Wazalendo, de plusieurs collines dans le parc national des Virunga.
Jonathan Kombi, à Goma