Alors que la ville de Kinshasa s’enflamme ces derniers jours avec des manifestations contre les représentations diplomatiques et organisations internationales pour “leur complicité” dans la crise sécuritaire qui ne fait que durer dans l’Est de la RDC, le vandalisme de certains établissements est également à craindre. Parmi les cibles lors des manifestations de ce genre, il y a les activités commerciales des indiens, libanais, pakisatanais, chinois, etc.
Souvent pris à partie par la colère des manifestants, les établissements de ces expatriés sont pillés et détruits. Ce lundi, dans la commune de la Gombe, une telle tentative a été lancée avant que la police ne vienne au secours. Pour le moment, pas encore de cas de pillage signalé dans la capitale congolaise mais le risque demeure dans la mesure où quand il s’agit d’étrangers ou de manifestations, la différence n’est faite qu’après avoir commis des dégâts dont certains frôlent l’irréparable.
Il s’agit notamment des supermarchés tels que New Lys, Kin Marché, GG Mart, Kin Mart, City Mart, Galaxy, etc. Également des magasins et boutiques divers. Ils ne sont pas qu’installés au centre-ville, même dans les cités presque dans tous les coins de la ville. La police a interpellé une dizaine de manifestants qui ont brûlé des pneus à proximité d’un établissement des libanais sur l’avenue Tabuley (ex Tombalbaye), à Gombe, ce lundi, à midi.
Le centre-ville de la ville de Kinshasa ne fonctionne pas comme dans ses habitudes ce lundi matin. Plusieurs magasins et activités commerciales n’ont pas ouvert suite aux appels à manifestation ce jour qui ont notamment circulé sur les réseaux sociaux. Seules les petites activités telles que les cabines téléphoniques ont pris “le risque” de commencer leur travail.
De l’avenue du commerce dans la commune de la Gombe au boulevard du 30 juin, passant par les alentours de l'hôtel Memling, les responsables des magasins sont soit absents soit sur place devant les portes fermées. La crainte est celle de se faire piller pendant les manifestations et pour des raisons de solidarité, ils s’abstiennent. Des pneus ont même été brûlés autour de l’avenue Bokassa au croisement avec celle du commerce.
Ces manifestations ont éclaté le week-end dernier, ciblant les représentations diplomatiques et certaines organisations internationales, avec des jeunes en colère incendiant des véhicules appartenant à certaines ambassades et à la MONUSCO. L'ambassade de Côte d'Ivoire a exprimé son indignation face au saccage de l'un de ses véhicules lors de ces événements.
Le gouvernement a condamné vigoureusement ces actes de violence et a annoncé qu'une enquête serait diligentée pour faire toute la lumière sur ces incidents. Il rappelle que les diplomates étrangers et le personnel de la MONUSCO, ainsi que leurs installations et véhicules, ne doivent en aucun cas être pris pour cibles.
Kuzamba Mbuangu