Les militantes des organisations de défense des droits des femmes (ODDF), l'Alliance Internationale des Femmes Avocates (AIFA) et la CNDH ont organisé une marche ce jeudi 25 janvier pour protester contre l'union du Pasteur Pierre KASAMBAKANA avec Meda Mabiala.
Cette union qui a été contractée à Moanda le 08 janvier est considérée comme un viol sur mineure, au regard de l'âge de la jeune fille. Les associations de défense des droits de la femme, s'appuyant sur l'article 170 et 171 du code pénal livre II tel que modifié et complété à ce jour, demandent au ministre de la justice Rose Mutombo d'accompagner la justice et d'assurer un suivi de qualité dans les poursuites judiciaires déjà lancées contre le pasteur Kassambakana et le père de Meda. Tous deux poursuivis respectivement pour viol et mariage forcé, puis transférés à la prison centrale de Makala mardi 23 janvier 2024.
Quel est l'apport du Pasteur Daniel Mabiala, Père de Meda dans cette affaire ?
Le père de la jeune fille avait dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, affirmé avoir donné sa fille en cadeau au Pasteur Pierre Kassambakana. Ce qui signifie pour les structures des droits des femmes qu'il n'y a pas eu consentement mutuel entre le pasteur et la fille. A cet effet, ces organismes appellent à remettre la fille dans ses droits les plus légitimes (étudier, s’épanouir, et au moment venu, faire elle-même le choix libre de son conjoint), et assurer sa prise en charge holistique (la prise en charge clinique, psychosociale, sa réinsertion sociale en prévision du rejet de sa communauté). Car selon ces militantes, le mariage des mineurs, même émancipés est interdit en droit congolais (article 257 du code de la famille).
Impact de cette union dans la société
Il sied de rappeler que selon plusieurs sources, le représentant légal de l'église Primitive au Congo située au numéro 197, de l’avenue Kabinda, dans la commune de Lingwala à Kinshasa, est à son 13ème mariage. Un événement qui, selon ODDF, AIFA et CNDH porte atteinte à la pudeur sur le plan social, trouble l'éducation des jeunes filles et garçons, contribue à la perturbation de la quiétude et de l'harmonie des foyers congolais et caractérise une grave dépravation des mœurs.
Ainsi, ces associations appellent également la Ministre du Genre, Famille et Enfants, à mettre ensemble les ressources nécessaires pour la sensibilisation sur la question des violences basées sur le genre en général et en particulier le viol et le mariage forcé.
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Ces organisations sollicitent aussi de la direction des cultes la fermeture momentanée de l´église primitive à Kinshasa et ses extensions sur toute l'étendue de la République afin de rétablir l’ordre public, l’éthique et les bonnes mœurs. Et du président du CSAC, l´interdiction formelle de la diffusion des interventions du Pasteur Kassambakana et ses adeptes sur les médias Congolais.
Retour sur l'activité
La manifestation est partie de la place des évolués jusqu'au palais de justice où un memo a été déposé au cabinet de la Ministre de la Justice et garde des sceaux Rose Mutombo Kiese.
Plus de 50 femmes étaient présentes à cette marche.
"Non au mariage forcé, non au mariage précoce, non aux violences conjugales..." sont les cris qu'elles ont scandé tout au long du chemin parcouru pour manifester leur indignation et dénoncer en même temps toutes les violences auxquelles font face les femmes en RDC. Elles ont profité de l'occasion pour sensibiliser les femmes et jeunes filles croisées sur l'avenue de la justice en passant par l'immeuble du gouvernement jusqu'au palais de la justice sur le viol et les violences basées sur le genre.
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Nancy Clémence Tshimueneka