L'opposition politique et certaines missions d'observation ont dénoncé les irrégularités et dérapages constatés le jour du vote sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo. Parmi ces irrégularités, figurent notamment l'ouverture tardive des bureaux de vote, la prolongation des jours de vote, la détention des matériels électoraux par certains particuliers avant et après le jour du vote, et autres.
Interrogé par ACTUALITE.CD et 7sur7.cd sur l'ampleur et la localisation de ces irrégularités et les mesures déjà prises, Dénis Kadima Kazadi, président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, a révélé qu'une commission a été mise en place pour identifier, recevoir les doléances afin de mieux statuer sur la question de la détention des kits électoraux par des particuliers.
"Vous savez, ces irrégularités, il faut commencer d'abord par sympathiser avec la CENI parce qu'il y a des gens qui ne comprennent pas que ces choses-là, ces choses-là ont été faites contre la Commission Électorale Nationale Indépendante. Nos agents ont été séquestrés et violemment écartés du processus même les témoins des partis politiques ont été attaqués à certains endroits. Mais tout compte fait, ce n'est pas une situation généralisée, c'est quelque chose qui choque, mais ce n'est pas que ça s'est passé comme ça partout, c'est à certains endroits", a réagi Dénis Kadima Kazadi lundi 25 décembre 2023 depuis le Centre Bosolo.
À lui d'annoncer :
"Au niveau de la Commission Électorale Nationale Indépendante, nous avons mis en place une commission pour identifier ces cas et recevoir même les plaintes des uns et des autres pour statuer et nous allons statuer et prendre des dispositions parce que ça sera dur, mais on le fera. C'est une situation que nous déplorons, il y a des gens qui se sont organisés pour faire ces genres de choses, mais qu'ils n'oublient pas que cette machine-là n'a pas dévoilé tous ses secrets, ils ont fait ce qu'ils ont fait, ils pensent qu'ils l'ont fait ni vu ni connu, ils seront surpris."
À la question de savoir si la Commission Électorale Nationale Indépendante serait sabotée de l'intérieur pour discréditer son travail, Dénis Kadima se réserve d'affirmer et dit attendre les résultats des enquêtes : "Ça les enquêtes nous permettront de le savoir, mais une fois qu'on le sait, nos agents seront sanctionnés et ceux des candidats qui se seront adonnés à ces jeux-là, eux aussi seront sanctionnés", a prévenu le numéro Un de la Commission Électorale Nationale Indépendante.
Il a tenu à préciser que ce ne sont pas tous les agents de la CENI qui se sont livrés à des mauvaises pratiques au contraire ils ont défendu l'institution.
"On les reçoit, il y a des plaintes. On n'a pas compté, mais ce qu'il faut noter, c'est que bon nombre des plaintes nous les avons reçues de nos agents parce qu'il ne faut pas donner l'impression que tous nos agents se sont adonnés à ces jeux-là, la plupart de nos agents ont défendu l'institution, ils ont filmé ce qui se passait et je dois aussi remercier la population qui était très vigilante", a-t-il fait remarquer.
Dénis Kadima rappelle la nécessité de renforcer la sécurisation des installations et biens de la CENI, qui, d'après lui, n'était pas à la hauteur.
"Ce qu'il faut comprendre ici il y a des gens qui ne veulent pas comprendre ce n'est pas le fait de la CENI, la CENI a essayé d'organiser un bon processus électoral, mais malheureusement il y a des gens qui ont pris nos bureaux d'assaut et même en otage, évidemment ils ont même été plus forts que les forces de sécurité qui parfois n'étaient pas armées et ils ont pu faire ce qu'ils ont pu faire, moi je pense que la leçon à retenir c'est celle-là il faut que la sécurisation soit prise vraiment au sérieux mais la CENI doit bénéficier de la sympathie de l'opinion publique, ce n'est pas nous qui avons voulu cela", a précisé Dénis Kadima Kazadi.
Les résultats partiels publiés jusque-là par la Commission Électorale Nationale Indépendante avec Félix Tshisekedi en tête, sont rejetés du côté de l'opposition. Le camp de Katumbi Chapwe et ses alliés vient de rejoindre la position d'un autre groupe de l'opposition composée de Martin Fayulu Madidi, Denis Mukwege Mukengere et d'autres candidats Présidents de la République qui ont appelé aussi à l'annulation de ces élections avec une nouvelle CENI recomposée. Une manifestation de l'opposition est annoncée déjà le mercredi 27 décembre prochain et l'autorité urbaine a été déjà saisie pour la cause.
Clément MUAMBA