Cinq jours après la date du 20 décembre 2023, le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, Denis Kadima Kazadi, s'est exprimé sur la suite du processus électoral en cours en République Démocratique du Congo. À la question de savoir combien de bureaux de vote parmi les 75 400 prévus ont été ouverts jusqu'à présent, Denis Kadima a déclaré être dans l'incapacité de donner les chiffres exacts en raison des difficultés rencontrées sur le terrain par certains agents de la Commission Électorale Nationale Indépendante.
Le numéro un de la Centrale électorale accuse les acteurs politiques d'être responsables de cette situation qui a entravé le bon déroulement du travail de ses agents.
"Il y a certains de nos agents qui ont terminé les élections, ils ont organisé les scrutins, mais ils ne pouvaient même pas quitter les lieux parce qu'en cours de route, ils ont été attaqués. Lorsqu'on les voit avec la machine, on pense qu'ils se rendent chez un homme politique. Certains sont cachés en brousse, d'autres que nous avons envoyés des hélicoptères, on a appelé le ministère de la Défense, on a envoyé des hélicoptères pour les aider. En fait, c'est un peu comme une situation de guerre", a expliqué Denis Kadima lors d'un entretien accordé le lundi 25 mai 2023 à ACTUALITE.CD et 7sur7.cd depuis le centre Bosolo.
Il a ajouté : "Il faut comprendre qu'ici, nous sommes la victime, nous ne sommes pas les bourreaux. Donc, je suis incapable de vous donner ces chiffres-là parce qu'il y a des machines, vous avez vu, qui ont été cassées, cassées devant tout le monde et de façon spectaculaire. Je ne sais pas ce qu'on peut encore retirer de ces machines, et nos agents ne pouvaient même pas reprendre la route pour aller aux antennes parce qu'ils étaient poursuivis. C'est un peu compliqué, on pense qu'ils sont à l'origine de ce qui se passait, mais en réalité, ce sont les politiciens qui ont ces choses-là."
Ce processus électoral est fortement critiqué du côté de l'opposition. Cette catégorie de la classe politique congolaise déplore les irrégularités et les ratés enregistrés le jour du vote, ainsi que la prolongation du jour de vote au-delà du 20 décembre, qui, selon eux, favorise la tricherie au profit du candidat à sa propre succession, Félix Tshisekedi. Selon les données partielles actualisées de la Commission Électorale Nationale Indépendante, Félix Tshisekedi conserve une avance considérable sur ses adversaires politiques pour la magistrature suprême.
Ces résultats sont rejetés du côté de l'opposition depuis le début de leur publication par la Commission Électorale Nationale Indépendante. Le camp de Katumbi Chapwe et ses alliés vient de rejoindre la position d'un autre groupe de l'opposition composé de Martin Fayulu Madidi, Denis Mukwege Mukengere et d'autres candidats Présidents de la République qui ont également appelé à l'annulation de ces élections avec une nouvelle CENI recomposée. Une manifestation de l'opposition est annoncée pour le mercredi 27 décembre prochain, et l'autorité urbaine a déjà été saisie pour cette cause.
Clément MUAMBA