Dans une déclaration publiée ce 20 décembre, cinq candidats à la présidentielle dont Floribert Anzuluni, Nkema Lilo, Théodore Ngoyi, Denis Mukwege et Martin Fayulu, ont lancé un appel au peuple congolais, à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), au gouvernement, à la SADC, à l'Union Africaine et à la communauté internationale exigeant la réorganisation des élections par une CENI autrement composée, à une date qui sera fixée dans des conditions garantissant l'égalité.
Les Kinoises rencontrées ce jeudi 21 décembre 2023 appellent ces leaders à favoriser un climat de paix pour une bonne fin de ce processus électoral.
"L'opposition manque de constance, et voit déjà son échec. On voulait des élections, on nous les a offertes. On doit laisser les urnes parler, précise Urielle Lewalewa, partisane de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi et médecin aux Cliniques Universitaires de Kinshasa.
Pour Anita Nzita, mère de 5 enfants, croisée devant l'Institut des Sciences et Techniques Médicales de Kinshasa, l'opposition a raison d'exiger l'annulation des élections au regard des irrégularités qui ont marqué le scrutin ce 20 décembre.
"Le résultat des scrutins chaotiques, caractérisés par un désordre de la CENI avec du matériel piraté et de mauvaise qualité, dénote une fraude bien exécutée. Ces résultats ne méritent pas d'être considérés. On ne laissera pas certains individus nous prendre en otage. Le Congo nous appartient à nous tous."
Pour permettre à tous les électeurs de voter, la CENI a prolongé le processus jusqu'à 17 h de ce jeudi 21 décembre.
"Une décision salvatrice pour tout un peuple" précise Neville Katoka, étudiante en lettres à l'Université de Kinshasa avant d'inviter tous les électeurs qui hésitent encore à aller s'acquitter de ce devoir.
Raïssa Mwanza, trouvée à un bureau de vote à Huillerie, exprime son mécontentement.
"On pensait que la CEI avait déjà trouvé des solutions à tout ce désordre, mais rien n'est résolu. Les machines ne fonctionnent toujours pas comme il le faut, il n'y a toujours pas les noms de certains électeurs sur les listes."
Dans certains sites, les électeurs continuent à faire face aux irrégularités décriées la veille (20 décembre), et d'autres bureaux qui n'ont pas pu fonctionner hier n'ont toujours pas ouverts.
Nancy Clémence Tshimueneka