À quelques jours des scrutins, Patrice Majonde, Joëlle Bile et Noël Tshiani se sont désistés de la course à la présidentielle en faveur de Tshisekedi. La plupart des Kinoises rencontrées dans les rues ce lundi 18 décembre s'interrogent sur leurs réelles motivations.
"Les politiques congolais font la honte de l'élite congolaise avec leur flexibilité quand on leur brandit des billets de banque. En plus, tous les candidats qui se désistent, que ça soit du côté opposition ou union sacrée, n'ont pas un grand électorat derrière eux. Il s'agit tout simplement de l'opportunisme politique que la jeunesse dans son ensemble devrait combattre. Le Congo n'a pas encore de vrais leaders engagés, tous courent derrière leurs intérêts en utilisant le peuple comme tremplin ! Il est pitoyable. Ils doivent être arrêtés pour manipulation de l'opinion," assène Chimène Konga, infirmière de formation, croisée à l'arrêt de bus victoire au rond-point Huillerie.
"Souplesse, délicatesse, tout le monde se rallie à quelqu'un maintenant" s'exclame Nsimire Cécile, vendeuse de vêtements au Grand marché de Kinshasa avant d'exprimer son mécontentement.
"Ces pratiques politiques où les intérêts personnels et les calculs politiciens pèsent sur l'intérêt communautaire discréditent la classe politique congolaise. Plus personne n'inspire confiance ! Même les femmes qui étaient censées rester justes, ont fini par dérailler pour de l'argent", a-t-elle poursuivi.
Sur l'avenue Itaga, toujours au grand marché "Zando" devant un vendeur de babouches, se tient Mbula Célestine, enseignante à l'école le palmier de Mont Ngafula, venue faire les achats. Elle désapprouve aussi ces actes.
"Ces désistements sont une forme de marchandage politique. Ces 3 candidats savaient qu'ils ne pourront pas remporter les élections. Ils se sont rangés derrière le candidat favori, dans le but d'espérer un poste de responsabilité politique après les élections. Le prochain président de la République doit tenir compte des compétences et expériences des animateurs des différentes institutions ou entreprises publiques, et être rigoureux dans la répartition des responsabilités afin de répondre correctement aux attentes de la population."
Dorcas Tshika, vendeuse des fruits au Rond-point huilerie, pense que ces désistements, surtout celui de Joëlle Bile, déshonorent les valeurs morales dont devrait faire preuve la femme.
Pendant tout le temps qu'elle chantait la République des valeurs, Tshisekedi n'avait que son discours d'appel à la consolidation des acquis. Qu'est-ce qui a changé à quelques jours des élections pour qu'elle se rende compte qu'ils ont presque le même projet de société ?" S'interroge-t-elle
"La femme congolaise doit être protectrice et sensible à la souffrance des autres. Il est regrettable de voir Bile courir derrière ses intérêts personnels," a-t-elle renchéri ?
Les élections générales en RDC sont prévues mercredi 20 décembre, une journée déclarée chômée payée par le Ministère du Travail.
Près de 44 millions d'électeurs, sur un total d'environ 100 millions d'habitants, seront attendus aux urnes pour élire leur président, députés nationaux et provinciaux ainsi que conseillers communaux.
Nancy Clémence Tshimueneka