Les avis divergent autour d'une correspondance de l'ambassadeur de la RDC auprès de l'ONU s'adressant au Président du Conseil de sécurité pour demander l'appui logistique de la Monusco en vue de déployer le matériel électoral à travers le pays.
La demande a été faite le 12 décembre, une semaine avant le scrutin prévu le 20 décembre.
"L'État congolais a la responsabilité d'appuyer le processus électoral : il peut contacter un partenaire de choix pour cette cause. N'oubliez pas que l'ONU à travers la Monusco est partie prenante au processus électoral en RDC", souligne Annie Bambe, membre de la société civile congolaise.
Dans la même optique, Annie Matundu, représentante régionale de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (WILPF) salue cette annonce qui selon elle rendra effective la tenue des élections.
"La Monusco est une mission de maintien de la paix qui a été créée en 1999 pour aider à stabiliser le pays après la guerre civile. Nous faisons partie du Conseil de sécurité des Nations Unies et nous avons le droit de solliciter une aide auprès de ce conseil en tant que membre comme les autres pays du monde. Je crois que notre ambassadeur a bien fait."
Par contre Allegra Fosh, membre du parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), désapprouve cette démarche qui prouve à suffisance l'incapacité des dirigeants de la CENI à organiser les élections dans le délai prévu.
"Gouverner, c'est prévoir. Il y a plusieurs mois en arrière, les Congolais étaient inquiets au sujet de l'organisation de ces élections et étaient inquiets de leur tenue effective, de la formation du personnel électoral, de la dispatch des kits électoraux dans plus de 75.000 bureaux de vote et ces choses devraient être faites à temps. On a commencé à préparer les élections depuis l'année passée, ce n'est pas à 10 jours avant les élections que la RDC doit saisir le conseil de sécurité pour que la Monusco. Et même si la Monusco peut fournir un appui logistique, elle est prise au dépourvu : elle doit pouvoir préparer ses engins, les faire contrôler et faire des réparations, a-t-elle déploré."
Et d'ajouter
"Les élections sont biaisées depuis le choix des dirigeants de la CENI et juges constitutionnels. Après avoir recouru à l'Angola, nous voilà en train de nous tourner vers la Monusco, qui était sur le départ. La question, c'est surtout, de savoir ce qu'il adviendra le 20 décembre en cas de non acceptation de la main tendue au conseil de sécurité des Nations unies ? Le désordre organisé ou accidentel ne fait que confirmer les craintes de tout le peuple, la volonté manifeste d'organiser des scrutins non transparents".
Grace GUKA