À deux semaines des fêtes de Noël et Nouvel an, la ferveur que ces célébrations entraînent souvent dans la capitale congolaise n'est visiblement pas au rendez-vous. Au grand marché "Zando", l'engouement n'est pas à la hauteur des préparatifs (Reportage).
Lundi 11 décembre à 14 h 00 (heure de Kinshasa) sous un soleil accablant, au grand marché communément appelé "Zando", les commerçants s'adonnent à leurs activités habituelles.
Sur l'avenue Kasavubu, devant le jardin botanique de Kinshasa, Marthe Cioma appelle les passants pour les inciter à acheter ses produits. Sur son étalage, on aperçoit des chaussures hommes et femmes ainsi que des baskets pour enfants.
"Ca fait presque 3 semaines que j'ai cette marchandise. Sur les 45 paires commandées, je n'ai réussi à en vendre que 7 », s'indigne-t-elle
Entre vente effarouchée et survie quotidienne, la vendeuse reste néanmoins optimiste.
"Je suis confiante. J'espère que je finirai par liquider tous ces produits et ainsi récupérer mon capital. »
En face d'elle se trouve Mariame Mwenga, vendeuse d'habits, abattue par le déroulement des activités en cette fin d'année.
"Je ne sais pas si je dois le dire, mais je suis fatiguée de la vie ou du Congo" assène-t-elle.
"Noël et Nouvel An sont deux moments qui nous permettent souvent de vendre plus, mais cette fois, c'est compliqué. "J'attends de tout vendre et de me trouver un autre secteur d'activité" fait-elle savoir.
Un peu plus loin, vers l'entrée de l'avenue Kato, se trouve Claudine, assise sur un tabouret, chapeau sur la tête, à côté des chaussures et babouches dames qu'elle vend. Les choses semblent tourner mieux pour elle.
"J'ai commandé cette marchandise à Dubaï il y a deux semaines et j'ai déjà presque vendu la moitié."
Cependant, la capacité de vente cette année tourne au ralenti comparativement aux années précédentes.
"On ne vend pas comme d'habitude, mais on espère que d'ici une semaine, les choses vont évoluer"
De l'autre côté, au marché Zigida, situé dans la commune de Kinshasa, à côté de l'aéroport de Ndolo, les rues sont très animées, difficile de se frayer un chemin.
"Je suis venu acheter du poisson et des poulets. Il y a beaucoup de monde, je patiente" confie Urielle Dibendi croisée devant le marché.
À côté d'elle, une vendeuse d'oignons se réjouit des recettes réalisées.
"Ma marchandise est presque finie, je vais devoir m'en procurer d'ici deux jours" a-t-elle lancé toute gaie à sa voisine.
Mado Kiawu, venue s'approvisionner en vivres, s'inquiète de la hausse des prix qui bouscule tous ses programmes.
" Les vendeuses nous expliquent qu'elles sont exposées à des situations complexes au moment de leurs achats. Des situations dues au taux de change, l'état des routes pour acheminer les marchandises et différentes taxes qu'on leur exige en chemin. Nous acceptons de porter tout ceci, mais ça ne nous permet plus d'acheter des provisions, fut-ce que pour un mois," déplore-t-elle.
Dans certains quartiers de la ville de Kinshasa que nous avons sillonnés, notamment Righini à Lemba, Ngafani à Mont Ngafula et Kilimangi à Kintambo, les parents se battent bec et ongle pour offrir des meilleurs moments à leurs enfants durant cette période.
Nancy Clémence Tshimueneka