Élections en RDC: des kinoises déplorent certains propos dans les discours des candidats lors des différents meetings 

Photo/ Actualité.cd
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À quelques jours des scrutins en RDC, les candidats président n'arrivent toujours pas à tenir des conférences sans se lancer dans des attaques personnelles.

Samedi 9 décembre, Moise Katumbi a déclaré dans son discours à la place Sainte-Thérèse : « Je suis un enfant de Dieu. » Vous connaissez les rebelles de ce pays, ceux qui ont pris les armes contre Laurent Désiré Kabila. Katumbi a-t-il pris des armes dans ce pays ? Suis-je étranger ? Qui sont ceux qui ont effectué plus de 600 voyages en Europe ?

Une allocution non appréciée par les Kinoises qui ont été l'entendre expliquer son projet de société. 

"C'était peine perdue de me rendre à Sainte Thérèse pour écouter Katumbi", regrette Nicole Bambu, sympathisante du parti politique Ensemble pour la République de Moise Katumbi, enseignante à l'école primaire les Bambous de Mont Ngafula et mère de deux enfants. 

À l'entendre, le discours de Moise Katumbi n'a pas croisé les attentes de ses électeurs.

"On attendait de lui les détails sur son projet de société, que pense-t-il du Congo et comment compte-t-il s'y prendre ?" Mais c'était la déception !" a renchérit tristement Nicole Bambu, croisée à l'entrée de son école ce lundi 11 décembre.

À l'arrêt des bus "Triangle du campus de l'Unikin" situé entre les communes de Lemba et Makala, se trouve Ginette Ebwa, étudiante en Sciences sociales de l'Unikin qui attend son bus et n'a pas manqué elle aussi à exprimer son mécontentement par rapport aux manifestations des différents candidats.

"Pourquoi les candidats se cachent dans des attaques qui touchent les individus au lieu des idées ?" S'interroge-t-elle 

De Tshisekedi à Katumbi, en passant par les communicateurs de l'Union sacrée, Ginette Ebwa se dit sceptique par rapport à leurs communications qu'elle qualifie de théâtralité.

"Il est inconcevable que des candidats Président se lancent dans des batailles qui n'en valent pas la peine au lieu de se concentrer sur l'essentiel qui touche le peuple.

Mercredi 06 décembre, lors de son discours au terrain de Massina à Kinshasa, Jean-Pierre Bemba s'était exprimé en ces termes : "Dans une lettre ayant fait le tour de la toile la semaine dernière, un opposant zambien a demandé à leur gouvernement de sanctionner toutes les personnes qui ont donné à Moïse Katumbi le passeport zambien. C'est pourquoi j'appelle Katumbi à venir dire au peuple congolais s'il est zambien ou pas Mais aussi : Une personne qui a été honorée par divers titres et récompenses occidentales en tant que réparateur des femmes pense qu'il peut diriger le Congo et semble maintenant considérer que la RDC est devenue une salle d'opération."

Pour certaines Kinoises que nous avons rencontrées, cette déclaration est considérée comme la cause de tous les maux entre le camp Tshisekedi et les autres candidats président. 

"Bemba n'a pas le droit de parler de la nationalité de Katumbi. Il est parmi les commanditaires des massacres de nos compatriotes dans l'Est. Qu'il se contente de la grâce qu'il a de se retrouver aujourd'hui aux commandes du Ministère de la défense," a dit Milene Mwembo, en étalant ses avocats à même le sol non loin de l'arrêt triangle du campus de l'UNIKIN pour les vendre. 

À ses côtés, Mimy Musao, vendeuse de pain, estime que les communicateurs de l'Union sacrée en font de trop. 

"J'ai cru en Félix Tshisekedi avant ce mandat, mais après avoir vu tous ces fiascos, je n'ai plus d'espoir en qui que ce soit. L'union sacrée doit se concentrer sur le bilan de son mandat et laisser la chance aux autres candidats de diriger ce pays," a-t-elle ajouté.

Ces Kinoises appellent tous les candidats à battre campagne en conformité aux normes et règles tout en mettant en avant les intérêts du peuple et en présentant clairement leurs programmes de gouvernance pour permettre aux électeurs d'opérer des choix consciencieux le 20 décembre.


Nancy Clémence Tshimueneka