La Mission de l'organisation des Nations-Unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO) n’a pas donné des résultats qu’on attendait d’elle depuis environ 20 ans. Et le vouloir de Kinshasa de son départ n’est un secret pour personne. A ce jour, la population de Goma où est installée leur base, ne veut même plus en entendre parler. Des manifestations se sont multipliées ces dernières années et la plus récente, le 30 août dernier, a tourné en catastrophe. Des pertes en vies humaines ont été enregistrées par cinquantaine.
A en croire les manifestants ou plus largement la communauté congolaise, il n’y a pas d’explication à donner au fait que cette mission a les éléments nécessaires pour maintenir la paix dans la partie Est depuis des années, mais elle n’est que figurante dans cette tragédie qui ne fait que durer et au cours de laquelle des congolais perdent la vie par millions au quotidien.
Début septembre, par le biais du ministre des affaires étrangères, le gouvernement congolais a officiellement sollicité un retrait anticipé de la MONUSCO, estimant son rôle "illusoire et contre-productif" dans la quête de pacification du pays. Par la suite, ledit ministère a ouvertement critiqué François Grignon, Directeur des Affaires Politiques de la MONUSCO.
Ce n’est pas la première fois que Kinshasa s’en prend ouvertement à un officiel de la MONUSCO. En août 2022, Kinshasa avait demandé et obtenu l’expulsion de Mathias Gillmann, alors porte-parole de la mission onusienne.
Le point d’orgue, c’est le récent discours du président Félix Tshisekedi sur la tribune de la 78ème assemblée des Nations Unies, à New York. Il a exprimé sa déception quant à l'efficacité de cette mission de maintien de la paix déployée en RDC. Elle n’a pas réussi à mettre un terme aux rébellions et aux conflits armés qui continuent de déchirer le pays, ni à protéger efficacement les populations civiles. Il a remis en question la pertinence d'un projet de retrait échelonné et responsable de la MONUSCO, annoncé en 2018 et dont le plan de transition a été adopté en 2021, à la lumière de l'évolution des contingences politiques, sécuritaires et sociales actuelles.
Selon l'agenda de travail du conseil de sécurité, que la Représentation de l'Etat congolais près les Nations Unies est censée maîtriser, l'examen de la situation en RDC, en ce compris le mandat de la Monusco, interviendra le 20 décembre, jour de l'échéance de la Résolution prorogeant d'un an le mandat de la Monusco. Ceci pourrait intervenir la veille si le Conseil en décide ainsi. D'autant plus que le 20 décembre sera le jour de la tenue des élections générales en RDC.