Le Président du Burundi dénonce les acteurs de la déstabilisation régionale : « Nous devrions parvenir ensemble à condamner certains pêcheurs en eaux troubles qui attisent les conflits et livrent à la déstabilisation d’autres États », déclare-t-il à l'ONU

Evariste Ndayishimiye
Evariste Ndayishimiye

Le Président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, a prononcé un discours lors du débat général de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, où il a mis l'accent sur la nécessité de l'unité et de la solidarité pour résoudre les conflits régionaux. Il a également condamné les acteurs qui contribuent à la déstabilisation de la région.

Dans son allocution, le Président Ndayishimiye a rappelé l'engagement de son pays en faveur de la paix dans la région des Grands Lacs, en particulier en ce qui concerne l'est de la République Démocratique du Congo (RDC). Il a souligné que la Communauté Est-Africaine, qu'il préside, a entrepris des actions visant à ramener la paix et la sécurité dans cette région.

Le Burundi participe aussi activement aux opérations de maintien de la paix en République Centrafricaine (RCA) et en Somalie, ce qui témoigne de sa volonté de contribuer à un monde meilleur et plus solidaire.

Le Président Ndayishimiye a réitéré son appel à la solidarité internationale pour la pacification de l'est de la RDC. Il a également confirmé le soutien  de son pays aux processus de paix de Luanda et de Nairobi, ainsi qu'à l'Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la Région, dont le Mécanisme régional de suivi est présidé par le Burundi.

Le chef d'État burundais a aussi évoqué la question des ingérences extérieures dans les affaires des États, dénonçant les acteurs qui attisent les conflits et contribuent à la déstabilisation d'autres nations. Il a souligné que l'instabilité politico-sécuritaire en Afrique, en particulier, résulte de la volonté de certaines puissances de guider les politiques intérieures des pays en développement.

Le discours du Président Ndayishimiye intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et le Rwanda, après que Washington ait placé Kigali sur la liste des pays utilisant des enfants soldats. Cette sanction fait suite au soutien présumé du gouvernement rwandais au groupe armé M23, actif dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Les experts des Nations unies avaient également signalé une intensification des recrutements par le M23 en juillet 2022, impliquant des jeunes combattants en provenance de l'Ouganda et du Rwanda. Ces recrues étaient souvent attirées par de fausses promesses d'emploi. Certains combattants du M23 ont confirmé que le colonel Kanyamibwa supervisait des entraînements militaires à Tshanzu et à Runyoni.

Le discours du Président Ndayishimiye a souligné l'importance de la stabilité régionale et de la lutte contre les acteurs de la déstabilisation, tout en appelant à la primauté de l'ordre constitutionnel et de l'État de droit.

Enfin, le Président du Burundi a réaffirmé son engagement en faveur du règlement pacifique des conflits par la voie du dialogue, de la coopération, de la concertation et de la négociation