Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), commence à habituer l’opinion des sorties musclées et critiques sur l’état actuel de la RDC et le processus électoral auquel il n’a pas confiance. Président du parti politique Action pour la Dignité du Congo et de son Peuple (ADCP), il multiplie interviews, tribunes et hausse la voix. Le prédécesseur de Denis Kadima, actuellement en exil, n’a pas la langue dans sa poche.
A la veille de l’ouverture de la 78ème assemblée générale des Nations Unies, Corneille Nangaa adressait une lettre ouverte aux membres du Conseil de sécurité pour un "sauvetage immédiat du processus démocratique et sécuritaire en RDC". Selon lui, le nombre d'atteintes répétées aux droits humains "commence très sérieusement à menacer les acquis de la démocratie".
“A l’allure où la RDC est dirigée, elle représente une menace pour la planète. Organiser des élections corrompues renforcerait une dictature qui générera immanquablement une guerre civile catastrophique. N’attendez donc pas d’intervenir lorsqu’il sera trop tard après que les Congolais se soient probablement entretués à cause d’un régime irresponsable et irrespectueux de la loi. Il est souhaitable que le Conseil envisage des mesures de sanctions à l’endroit des responsables des derniers massacres de Goma et de quiconque à œuvrer dans la désarticulation et le désossement du processus électoral”, a écrit Corneille Nangaa.
Par ailleurs, le président de la République Félix Tshisekedi, qui a pris la parole à la tribune des Nations Unies, a rassuré sur la tenue des élections en décembre prochain, dans les normes de la transparence, l’inclusivité, l’égalité des chances et la crédibilité. Pour ce qui est des rebelles M23, il a écarté toute possibilité de dialogue parce que “non seulement, ils n’ont pas quitté les positions conquises, ils continuent à massacrer les populations civiles et refusent le pré-cantonnement et le cantonnement”.