Des protestations vigoureuses se succèdent pour dénoncer la détention arbitraire et demander la remise en liberté rapide et sans condition du journaliste Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint de ACTUALITE.CD et correspondant de Jeune Afrique en RDC. Bujakera totalise cinq jours en détention depuis son arrestation vendredi 8 septembre à l'aéroport de Ndjili.
Son arrestation est liée à un article qu’il n’a pas signé et publié par Jeune Afrique sur la mort du député et opposant Chérubin Okende. L’article est basé sur un rapport attribué à l’Agence nationale de renseignements (ANR) que le gouvernement qualifie de faux document. Le journaliste est accusé de " propagation des faux bruits et diffusion des fausses informations". Les enquêteurs sur la mort de Okende insiste pour que Stanis Bujakera dise la source du “faux rapport” attribué à l’ANR. Pour JED, cette détention prolongée, faute de pouvoir mettre la main sur les véritables responsables de la publication mise en cause s'apparente à une " prise d'otage".
Le Haut Commissariat des Nations-Unies aux droits de l'homme rappelle aux autorités de la RDC le principe sacro saint du journalisme "celui de ne pas dévoiler ses sources d'informations". Il estime que les autorités de la RDC doivent protéger l'espace civique à moins de 5 mois des élections générales.
Il a également insisté le fait que « les journalistes ne doivent jamais être contraints de révéler leurs sources ». A moins de 100 jours des élections générales, le haut commissariat appelle « les autorités de la RDC à protéger l'espace civique à l'approche des prochaines élections » a déclaré ce mercredi 13 septembre 2023 l’un de ses porte-paroles Seif Magango.
Le journaliste Stanis Bujakera a passé sa cinquième nuit en détention au cachot depuis son arrestation le vendredi dernier. Il est actuellement au cachot du parquet de grande instance de Kinshasa-Gombe qui l’a placé sous mandat d’arret provisoire (MAP).
Mardi, l’avocat du directeur de publication d’Actualite.cd a déposé une requête demandant sa mise en liberté provisoire. Dans cette requête, Me Grâce Tshiashala a rappelé au procureur du tribunal de grande instance de la Gombe que “la liberté reste la règle et la détention en est l’exception”. Il a souligné que Stanis Bujakera avait un emploi fixe et n’avait pas d’antécédents judiciaires. Il a assuré que “sa fuite n’était pas à craindre”.
La mobilisation autour de cette détention illégale ne faiblit pas au niveau national et international. Les journalistes, les acteurs de la société civile, les organisations de défense des droits de l’homme, les acteurs politiques de l'opposition et toutes les ambassades des pays occidentaux continuent d’appeler les autorités à libérer Stanis Bujakera.
Clément MUAMBA