Tueries à Goma : "les explications sont tellement claires qu'il est difficile aujourd'hui de rechercher la responsabilité au sein du gouvernement" ( Peter Kazadi)

Peter Kazadi
Peter Kazadi

Le vice-premier ministre, ministre de l'intérieur, sécurité et affaires coutumières Peter Kazadi a rejeté les allégations selon lesquelles le gouvernement serait en train de subir les évènements depuis leur entrée au gouvernement Sama Lukonde 2. Intervenant au briefing conjoint avec Patrick Muyaya après la mission effectuée sur terrain à Goma (Nord-Kivu) après la manifestation anti Monusco ayant occasionné la mort de plus de 50 personnes, Peter Kazadi affirme que cette situation ne peut pas donner lieu à sa démission du gouvernement.

"Vous demandez ma démission parce que je serai en train de subir des évènements ? Non ! Nous ne subissons pas des événements, nous sommes devant un cas fortuite, un cas arrivé qui n'a pas été préparé, un dérapage. Je démissionnerais lorsque je me sentirais responsable d'un fait que j'aurai dû éviter et que je n'ai pas fait. Les explications sont tellement claires qu'il est difficile aujourd'hui de rechercher la responsabilité au sein du gouvernement. Toutes personnes de bonne foi qui ont compris les explications, ne peuvent pas chercher des responsabilités ailleurs que sur le lieu où les faits se sont commis", s'est-il défendu à une question de la presse demandant sa démission mercredi 6 septembre 2023.

Pour Peter Kazadi, le gouvernement n'a pas intérêt à cacher quoique ce soit et n'a pas intérêt d'envoyer les forces de défense et de sécurité mater la population hostile soit-elle. À l'en croire, l'affaire est déjà devant la justice et seule la justice sera en mesure d'élucider les différentes circonstances et les commanditaires de ceux qui ont poussé à tirer sur les populations.

"Par rapport à l'ordre de tirer, l'affaire est devant la justice, les personnes qu'on a mis à la disposition de la justice ce sont des commandants des troupes qui étaient sur place. Il appartient à la justice d'élucider, d'indiquer la responsabilité de tout un chacun, il n'appartient pas à nous gouvernent de dire que c'est telle ou telle autre qui a failli. Ce qui est vrai est que ces commandants étaient là sur le lieu. Ce qu'il faut retenir est que nous n'avons pas intérêt à cacher quoi que ce soit", a laissé entendre Peter Kazadi 

Et d'ajouter :

  1. "Nous ne pouvons pas en tant que gouvernement envoyer nos forces sur terrain pour aller mater une population soit-elle hostile, ça ce n'est pas la mission du gouvernement, nous faisons face à une armée étrangère qui occupe notre territoire si donc aujourd'hui la ville de Goma en particulier la province du Nord-Kivu est sous le régime de l'état de siège ce qui signifie militariser, ce n'est pas pour brimer la population civile, c'est pour la sécuriser, empêcher l'ennemi de rester indéfiniment sur notre territoire, cet ennemi qui viole, pille, tué nos compatriotes donc notre armée ne peut en aucun cas être envoyée pour tuer les compatriotes".

En date du 30 août dernier, une intervention militaire avait entraîné de nombreuses victimes à Goma. Cette intervention s'était déroulée lors d'une manifestation organisée par la secte messianique Uwezo wa Neno/Wazalendo, protestant notamment contre la présence de la MONUSCO et de la force de l'EAC en République démocratique du Congo.

À la suite de ces manifestations, la Justice Militaire est déjà à pied d'œuvre. Six personnes, dont deux officiers haut gradés de l'armée, étaient appelées à comparaître. Elles sont accusées de crimes contre l'humanité, de destruction volontaire, et d'incitation de militaires à commettre des actes contraires à la discipline.

Clément MUAMBA