Un rapport publié ce jeudi 20 février par le Bureau de coordination des affaires humanitaires en République démocratique du Congo (OCHA) en collaboration avec les partenaires humanitaires présente la détérioration continue de la situation humanitaire dans la province de l'Ituri.. Selon ce rapport qui couvre la période du 11 décembre 2024 au 31 janvier 2025, plus de 17 000 cas de violations et abus de droits de l’homme ont été documentés en 2024 à cause de l'insécurité suite aux attaques persistantes des groupes armés.
« Le cluster protection de l’Ituri a documenté plus de 17 400 cas de violations et abus des droits humains durant l’année 2024 dans les cinq territoires de l’Ituri ainsi que dans le territoire de Faradje dans la province du Haut- Uélé́. Au moins 51% de ces violations concernent le droit à la propriété́, 19% des atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique, 18% des violations du droit à la liberté́, 11% des violences basées sur le genre (VBG), etc. Ces violations ont fait plus de 18 250 victimes parmi lesquelles des retournés (51%), des déplacés (24%) et les populations hôtes (20%). Le territoire de Djugu est le plus affecté avec 42% des cas de violations enregistrés », explique le communiqué.
Au sujet de l’acheminement des intrants et autres biens humanitaires stockés dans cette ville, Ocha souligne que la détérioration de la situation sécuritaire au Nord-Kivu a fortement perturbé les activités de plusieurs organisations humanitaires opérant dans la province de l’Ituri, dont la plupart dépendent de Goma pour la logistique
Le rapport met également en lumière les défis et les besoins auxquels sont confrontées les populations touchées par les violences. Il souligne le besoin urgent d'assistance humanitaire pour plus de 200. 000 personnes contraintes de fuir en raison des violences persistantes dans la région de l’Ituri.
Pour ce qui est du territoire d’Irumu sur l’axe Komanda-Luna, le rapport renseigne que 52 personnes ont tuées dans des attaque ADF entre le 11 décembre 2024 et 30 janvier 2025.
« Le 30 janvier, une série d'attaques attribuées à des hommes armés présumés ADF a fait au moins 28 civils tués dans quatre villages des aires de santé de Samboko et Ndalya, selon des sources locales. Ces attaques ont occasionné des déplacements de population vers des localités environnantes encore stables, mais les estimations de ces déplacements ne sont pas encore disponibles. Une semaine plus tôt, les 21 et 22 janvier, des éléments armés présumés ADF avaient tué sept civils dans les aires de santé de Ndimo et Idohu. Entre le 11 et le 30 décembre 2024, 17 civils, dont des femmes et des enfants ont perdu la vie dans des violences armées et des embuscades causées par des présumés ADF dans plusieurs localités (Landa, Katanga, Mafifi) », souligne le document.
Par contre, les territoires de Djugu, et Mambasa sont touchés par les activités des groupes armés non étatiques. Une organisation de défense des Droits de l'Homme, la Convention pour le Respect des Droits de l'Homme (CRDH), a documenté au moins 1 322 personnes tuées et plus de 300 individus portés disparus au cours de l’année 2024 dans le territoire de Mambasa
En ce qui concerne le territoire de Djugu, les sources locales ont rapportées que les habitants de la localité́ de Bhali (zone de santé de Rethy), estimés à plus de 13 000 personnes, ont été́ contraints de fuir vers la forêt et des villages environnants depuis le 13 janvier, en raison d’affrontements entre deux factions d’un groupe armé. Elles signalent aussi la poursuite des déplacements de population dans ce coin de la RDC.
Selon ce rapport, 253.099 personnes ont reçu une assistance alimentaire entre le 8 et 30 janvier 2025, 94.721 autres personnes ont été assistées en cash multisectoriel du 26 au 30 janvier 2025.
Grâce GUKA