La défense d'Edouard Mwangachuchu, député en détention à la prison de Ndolo à Kinshasa, a réfuté mardi les accusations de trahison portées par le ministère public, arguant que "faire un test covid au Rwanda ne signifie pas entretenir des relations avec l'ennemi".
Lors de la plaidoirie devant la haute cour militaire, les avocats de Mwangachuchu ont rejeté l'idée selon laquelle avoir des liens avec le Rwanda, tels que posséder une maison, travailler ou même avoir une femme rwandaise, pourrait être assimilé à de la trahison. "Que le ministère public apporte un élément précis qui démontre la trahison. Tout est faux", ont déclaré les avocats.
La défense a également souligné que l'appartenance de Mwangachuchu au CNDP, parti reconnu en RDC parmi 910 autres, n'était pas un crime. Les avocats ont rappelé que le CNDP participerait aux élections de 2023 et ont souligné que Mwangachuchu avait publiquement critiqué le M23 dès 2011. Ils ont appelé à son acquittement, soulignant que toutes les accusations portées contre lui n'avaient pas été prouvées "en droit et en fait".
La partie civile a cependant rappelé à la haute cour militaire l'appartenance passée de Mwangachuchu au CNDP, le qualifiant de "l'ancêtre du M23".
L'accusation porte sur la trahison, la participation à un mouvement insurrectionnel et la détention illégale d'armes de guerre. Le ministère public a récemment requis la perpétuité contre le député.
En réponse, la défense a dénoncé une stigmatisation basée sur l'origine ethnique tutsi de Mwangachuchu. "Nous dénonçons un procès de la haine et de la stigmatisation, basé sur le stéréotype et l’exclusion", a déclaré Me Thomas Gamakolo, porte-parole du collectif des avocats de la défense.